sam. Juil 27th, 2024

Tenez bon tant que vous le pouvez et que vos mensualités restent dans la limite du supportable. Ou bien essayez de renégocier votre prêt en prolongeant son échéance, tout en sachant qu’à long terme, cela se traduira toujours par une ponction sur les intérêts globaux. Les ménages qui ont contracté un prêt hypothécaire à taux variable vivent une période compliquée.

Car s’il est vrai que ces mêmes familles ont bénéficié jusqu’à présent de taux d’intérêt plus bas que ceux qui avaient choisi des hypothèques à taux fixe, la flambée des taux au cours des douze derniers mois a été violente et douloureuse pour leur porte-monnaie. Il y a ceux qui critiquent la politique monétaire jugée trop restrictive de la Banque centrale européenne dans une clé anti-inflationniste, mais il y a aussi ceux, et ils sont nombreux sur les réseaux sociaux, qui accusent les banques, jugées incapables de conseiller au mieux ceux qui, manifestement, n’auraient pas pu se permettre une augmentation de la mensualité, et donc un taux variable. De nombreuses voix s’élèvent pour demander aux banques d’accepter de renégocier les hypothèques, ce que l’Association bancaire italienne (ABI) a déjà fait, mais qui, selon les normes européennes, n’est possible que pour ceux qui ne sont pas en retard dans leurs paiements.

Un prêt hypothécaire comportant ne serait-ce qu’une seule échéance impayée est déjà considéré comme un prêt douteux. « Il y a près d’un million de familles italiennes qui ont des difficultés à payer les échéances des prêts hypothécaires pour l’achat de logements : nous parlons, globalement, d’arriérés d’environ 6,8 milliards d’euros », a souligné le secrétaire général de l’union bancaire Fabi, Lando Maria Sileoni, qui s’exprimait hier à La7 -Pour donner quelques détails, il s’agit de 2,7 milliards de prêts non performants, de 3,4 milliards de défaillances probables et de 620 millions d’échéances en retard. Une grande partie de ces problèmes concerne les hypothèques à taux variable », dont les montants « ont augmenté jusqu’à 70-75% en raison de la hausse du coût de l’argent décidée par la Banque centrale européenne ».

Le rapport présenté hier par l’Abf, l’Arbitre bancaire et financier, montre que, si en général les plaintes adressées à la Banque d’Italie par les clients des banques et des sociétés financières ont diminué en 2022, dans les premiers mois de 2023 celles qui concernent précisément les demandes de renégociation des hypothèques à taux variable, liées à l’augmentation des taux d’intérêt, ont augmenté « de manière significative ». « Au sujet des difficultés de paiement des échéances hypothécaires dues à l’augmentation des taux, qui touchent souvent les jeunes, un dialogue a été ouvert avec les associations de consommateurs pour définir des lignes d’action communes », a souligné Antonella Magliocco, responsable du service de protection de la clientèle de la Banque d’Italie. Au total, Via Nazionale a reçu plus de 9 200 rapports sur le comportement des banques et des opérateurs financiers contrôlés l’année dernière, soit une baisse de 6 % par rapport à l’année précédente, mais ce chiffre reste supérieur à celui des cinq années précédant la pandémie. Mercredi, c’est le président de l’Association bancaire italienne, Antonio Patuelli, qui a souligné la volonté des banques de renégocier les hypothèques, appelant également à « changer les règles rigides, trop rigides » de l’ABE (l’autorité bancaire européenne) « pour ceux qui sont en retard dans le paiement des échéances », des retards qui ne permettent pas aux banques d’être plus flexibles. Environ un tiers des prêts hypothécaires accordés en Italie, un marché boursier de 425 milliards d’euros, sont à taux variable, mais sur les prêts hypothécaires accordés au cours du deuxième trimestre de cette année, le chiffre est de 7,3 %. Plusieurs institutions ont déjà exprimé leur volonté de renégocier, comme Intesa Sanpaolo et Banco Bpm ; Unicredit, pour sa part, permet depuis environ un mois la suspension de la part de capital ou la prolongation de l’échéance pour une période pouvant aller jusqu’à quatre ans. Le président de Federcasse, Augusto dell’Erba, a annoncé que les BCC « trouveront des solutions sur mesure » pour les clients.

L’opportunité d’une éventuelle prolongation du plan de remboursement dépend toutefois de nombreux facteurs, à commencer par le nombre d’années restant à courir jusqu’à la fin du prêt. L’allongement de la durée n’est pas une opération à coût nul : si, d’une part, l’impact sur le revenu disponible d’un ménage est atténué, d’autre part, la part des intérêts à payer aux banques augmente globalement. De plus, il y a le risque de ne pas profiter pleinement d’une probable baisse des taux à moyen terme. Si l’on prolonge de 25 à 30 ans une hypothèque de 120.000 euros (Taeg de 4,38%), les intérêts à payer à la banque passent à un total de 91.566,67 euros, soit une augmentation de pas moins de 17.390 euros en seulement cinq ans, ou 3.478 euros par an, pour obtenir une réduction de la mensualité d’environ 60 euros par mois. Est-ce la bonne solution ? Il faut des garanties en faveur des citoyens », souligne pour sa part Codacons. Bref, tout le monde est appelé à bien calculer. Sachant que les banques se trompent généralement dans leurs calculs.

By Nermond

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