Le cours des confréries revient avec force et enthousiasme dans la province, qui occupe le devant de la scène en ces premiers jours de septembre. Les cultes de la capitale se complètent parfaitement en cette journée du 8 septembre, très particulière dans les différentes localités. Même avec l’arrière-goût de ces processions authentiques en bouche, il restait encore une chose qui a suscité l’intérêt des confréries : l’extraordinaire procession de la Virgen de la Sangre, la patronne de la Vera Cruz de la ville de Gerena, qui a parcouru les rues de la ville samedi dernier.
La raison, le 425e anniversaire de la fusion des confréries de San Benito et Vera Cruz en une seule institution. Après l’office célébré le jour de la Nativité de la Vierge, samedi dernier à 21h30, sous un dôme de lumière et avec la rue entièrement décorée, la Virgen de la Sangre a franchi le seuil de son temple, une sculpture anonyme du XVIIIe siècle qui est la source d’inspiration de tous ses dévots. La tonalité verdâtre de son paso de palio, dont la draperie a été conçue par Juan Pérez Calvo et présentée pour la première fois en 1958, après avoir été brodée par les Madres Trinitarias de Cádiz, est inimitable.
À partir de ce moment précis, les vivas, les marches – accompagnées par la Banda de Música de Gerena – et les pétaladas, ainsi que les divers feux d’artifice lors du passage dans certaines rues qu’elle n’avait jamais empruntées auparavant lors de sa procession annuelle du jeudi saint, se sont succédé. Guirlandes, fines arches de fleurs blanches et vertes, tentures, petits papiers ? Une véritable explosion de liesse familiale qui s’est poursuivie toute la nuit et jusqu’au petit matin. Les sévillanes ne manquaient pas non plus sur les balcons, rappelant à tous les frères et dévots un voyage commencé début juillet : le début des démarches pour demander le couronnement canonique de cette Vierge douloureuse de notre province, un joyau découvert par les centaines de Sévillans qui se sont rendus à Gerena.
À 3h57, au petit matin de ce dimanche, la Vierge de la Sangre est entrée à nouveau dans son temple, laissant suspendue dans l’air cette atmosphère héritée des siècles, avec l’amour inconditionnel comme bannière.