C’est le mystère de Montserrat un des ensembles essentiels de la Semaine Sainte sévillane pour plusieurs raisons. Bien sûr, une place essentielle est occupée par son récit théologique, son iconographie, son passage biblique lui-même comme un avant et un après pendant la Passion, la transe définitive dans laquelle Jésus promet au Bon Larron d’atteindre le paradis. Bien sûr, son esthétique héritée du romantisme le plus plastique et fonctionnel, symbole d’une fraternité qui émerge de l’ostracisme le plus critique et assume son propre temps pour se perpétuer. Et, sans doute, sa catégorie artistique : la personnalité de son paso, l’agencement des images, un crucifix prémonitoire.
Et alors que tout semblait presque parfait, la confrérie retrouva fugitivement pour la soirée du 8 avril une empreinte – ou plutôt un détail – connue de plusieurs générations de confrères et qui faisait presque intrinsèquement partie de son imagerie. Aujourd’hui, des cruches occupent l’espace qui appartenait autrefois aux cet ensemble d’anges qui, avec les attributions accréditées, sont dus à la gouge du maître Pedro Roldán. En 1944, ils sont allés à Cabra, à sa Semaine Sainte, où, heureusement, ils remplissent encore leur fonction processionnelle. Mais le samedi saint dernier, parmi des fleurs exquises, parmi des attributs qui complètent le message, des centaines de confréries ont pu contempler une image pleine de sens et qui a augmenté, si possible, la capacité de transmission de cette procession. Malgré l’intervention de Reyes Cano en 1900, la finesse des traits, la polychromie et les gestes sont conservés.
Il a été l’une des photos du jour. Un peu plus de douze heures ont suffi à la priostía – comme à tant d’autres – pour nous laisser des clichés qui ne s’effacent pas dans notre mémoire, qui ne s’effacent pas et ne s’effacent pas. Dans cette vidéo de notre collègue Nacho Sánchez, nous observons le pas puissant du mystère de Montserrat, qui s’enfonce dans une rue Doña Guiomar de plus en plus étroite. La Presentación al Pueblo (Présentation au peuple) est en train de jouer -un autre duo qu’on n’oubliera pas- en interprétant Refúgiame. Semaine de Pâques figée dans une époque que, pendant quelques secondes, nous avons eu la chance de vivre. Revivre dans la mémoire de la fête.