sam. Juil 27th, 2024

À un peu plus de quarante ans, l’exceptionnel compositeur Pedro Braña prend la direction de l’Orchestre symphonique municipal de Séville en 1945.. Asturien de naissance, sa formation en Italie et son entrée dans le corps des chefs d’orchestre nationaux lui ont donné une préparation suffisante pour occuper ce poste, qu’il a occupé jusqu’en 1971. Au cours de ces presque trois décennies, il condense la quasi-totalité de la production de Braña en matière de marches processionnelles, un genre qu’il n’avait jamais exploré auparavant.

On ne découvrira pas la maîtrise du compositeur asturien et sa brillante contribution à la marche processionnelle : du goût et de la délicatesse, de la joie sans histrionisme ni facilité et des mélodies qui dénotent une profonde connaissance musicale. Au total, Pedro Braña a composé -selon les données fournies par les amis de Patrimonio Musical- jusqu’à 31 marches processionnellesétant L’angoisse (datée de 1945 et dédiée au saint patron de Los Estudiantes) la première documentée, bien que l’on sache qu’il a composé d’autres marches avant cette date, telles que Esperanza Nuestra o Psaume de pénitence.



Cependant, en examinant son travail créatif, nous prenons conscience d’une curiosité qui ne passe pas inaperçue. Tout son catalogue musical est consacré à l’image -Christs et Vierges, attention ! de la capitale andalouse, à l’exception d’une seule, la seule marche que Pedro Braña a composée pour une dévotion éloignée de notre ville mais qui est encadrée dans les limites de notre province.

C’est (et nous la partageons à l’occasion de sa récente procession), la marche L’Assomption de Cantillanacomposée en 1971 et encadrée dans la phase finale de sa production. Dédié, comme il se doit, à la célèbre dévotion de cette ville de la Vega del Guadalquivir.La composition a une structure reconnaissable et une mélodie qui éveille des sensations telles que la tendresse et l’atmosphère de fête qui imprègne le village chaque 15 août.

Une mention spéciale doit être faite pour le trio de la marche, une combinaison entre la mélancolie et même une certaine sympathie. De plus, cette dernière partie présente une singularité totalement inconnue du grand public : Manuel Naranjo Ríos, comme la confrérie elle-même se réfère à lui, y a adapté un texte en forme de baume qui est chanté par la chorale de la corporation pendant la neuvaine. Les paroles en question se lisent comme suit : « Tu es la gloire de Dieu le Père/ La joie de l’humanité/ Tu es l’honneur de notre ville/ Cantillana t’aime vraiment/ Prie pour nous, ma mère/ Du ciel donne ta bénédiction/ Jette les bras à tes enfants,/ Qui t’adorent dans ton Assomption ».

Comme c’est souvent le cas, malheureusement, pour un grand nombre de marches processionnelles de qualité, L’Assomption de Cantillana n’a pratiquement jamais été entendue au cours de la Semaine Sainte sévillane, si ce n’est dans certaines processions de gloire. Il nous reste, la consolation de savoir qu’il y a quelques heures à peine, il a retenti à nouveau par la fanfare de la Soledad à ce moment définitif et céleste où l’Assomption apparaît à travers le linteau de l’église paroissiale au milieu du délire sincère et inconditionnel de tous ses enfants et de tous ses dévots.

By Nermond

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