ven. Oct 11th, 2024

L’archidiocèse de Milan a récemment présenté sa première déclaration de mission. Un document d’une grande importance puisqu’il représente un pont entre la dimension de la mission et la dimension économique et financière pour une entité qui ne vise pas à produire des profits, mais à maximiser la génération de valeur à distribuer au diocèse. Il s’agit donc d’un outil important pour évaluer l’impact pastoral, social et administratif.

Selon la littérature, tout énoncé de mission part du principe que les organisations sont assimilées en termes de génération de valeur ; ce sont plutôt les logiques et les processus qui guident la distribution de cette valeur qui les distinguent. En ce qui concerne la création de valeur, la déclaration de mission permet de rendre compte de la manière dont l’archidiocèse administre les ressources collectées. Cela montre à la fois le plus grand soin et la plus grande responsabilité dans la gestion, et une organisation rationnelle et efficace qui multiplie la valeur de chaque euro versé. En ce qui concerne la distribution de la valeur générée, le document décrit une entité capable d’intercepter les difficultés et les besoins des communautés ambrosiennes selon une logique « matricielle », c’est-à-dire, d’une part, territorialement avec les paroisses et, d’autre part, par type d’intervention avec des entités spécifiques dédiées. D’après ce que nous avons pu vérifier avec le groupe de travail de l’Université Catholique, cette déclaration de mission, tout en étant  » sur mesure  » pour l’archidiocèse, est construite selon une méthode conforme à d’autres expériences d’organisations du troisième secteur et, pour cette raison, peut ouvrir la voie à l’adoption de cette bonne pratique par d’autres diocèses.

Trois profils principaux ont émergé, qui sont également pertinents d’un point de vue scientifique. Le premier concerne la mesure de l’impact. Aujourd’hui, les organisations qui utilisent de bonnes méthodes de mesure sont de plus en plus légitimées par les communautés, recevant en retour une plus grande reconnaissance en termes de soutien des personnes, de contributions économiques et de collaboration. Il en résulte un archidiocèse bien organisé, caractérisé par une gestion « générative » et non par des formes de ressources purement « transférées ». Le deuxième profil qui s’est dégagé est l’implication des parties prenantes, qui devrait d’ailleurs être renforcée par l’inclusion de leurs perspectives dans les mécanismes de reporting. De ce point de vue, le processus ne se termine pas aujourd’hui avec la publication du document mais commence par la « mise en action » du rapport lui-même. Un troisième profil consiste à définir un système approprié d’indicateurs de performance capables d’exprimer les objectifs que l’organisation souhaite atteindre et par rapport auxquels des politiques et des systèmes de suivi peuvent être définis afin d’orienter le comportement de l’organisation. La déclaration de mission permet donc à l’archidiocèse de rendre des comptes au monde extérieur, en témoignant des processus de création et de distribution de valeur. En effet, rendre compte de ses actions de manière transparente et rigoureuse est une condition préalable à la confiance des acteurs externes, de manière à entretenir un cercle vertueux entre l’organisation et ses communautés dans la collecte, la multiplication et la distribution de la valeur.

* Doyen de la faculté des sciences bancaires, financières et d’assurance, Università Cattolica del Sacro Cuore. 

** Professeur titulaire d’économie d’entreprise, Università Cattolica del Sacro Cuore 

By Nermond

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