mar. Déc 3rd, 2024

Au cours de l’année écoulée, pratiquement aucun secteur économique n’a connu d’augmentations salariales contractuelles permettant de compenser la poussée de l’inflation. Depuis avril 2022, le revenu réel des travailleurs couverts par un contrat national a diminué de 6,2 %, compte tenu de deux paramètres : la hausse de l’indice des prix (8,8 %), qui est la même pour tous, et les augmentations respectives des différents contrats nationaux. 

De l’industrie à l’agriculture, du commerce à l’éducation, en passant par les activités professionnelles – bien qu’avec une incidence différente – les salaires ont partout diminué de manière significative. Les données ressortent de l’analyse des tableaux ISTAT sur les salaires contractuels ventilés par secteur économique. Pour l’ensemble de l’industrie et des services, par exemple, on enregistre une baisse de 7 %. Parmi les secteurs les plus pénalisés, d’autant plus qu’il s’agit d’un secteur particulièrement stratégique pour la croissance de l’économie, figure la construction (avec -8,2%). L’effet de l’inflation s’est également fait sentir presque intégralement pour les travailleurs employés dans l’industrie du bois (-8,7 %). Il en va de même pour les activités de restauration et d’hébergement, où le solde entre l’inflation et les augmentations contractuelles a été de -8,5 %. Les hausses de prix ont allégé, quoique dans une moindre mesure (même s’il faut noter que la base salariale moyenne est plus faible), la masse salariale du secteur dit primaire. Dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche, les salaires, nets d’inflation, ont baissé de 4,3 %. Pour les salariés de l’industrie de l’armement, en revanche, le poids de l’inflation a été minime, puisque si l’on tient compte de la hausse des salaires dans la fabrication de véhicules militaires de combat, le résultat a été de -2,4 %.

Dans une pluie de « signes moins », il faut souligner le cas étrange des travailleurs du transport aérien : contre une inflation de 8,8%, les salaires du secteur ont augmenté de 23,3%, pour un résultat final de +14,5%. L’OCDE a également signalé récemment que les salaires des Italiens en général ont été fortement affectés par la pression inflationniste de ces derniers mois.

Selon l’analyse de l’organisation, le revenu réel des ménages a augmenté en moyenne de 0,6 % dans la zone des pays membres au cours du dernier trimestre 2022, dépassant de 0,1 % la croissance du PIB réel par habitant. En Italie, en revanche, le revenu des ménages a baissé de 3,5 % au cours des trois derniers mois de l’année dernière. L’OCDE souligne que « la flambée des prix de l’énergie » a provoqué une « forte inflation », avec des conséquences sur le revenu disponible des ménages. Le chiffre du revenu des ménages au quatrième trimestre 2022 varie fortement entre les pays examinés par l’OCDE. Sur les 21 États membres de l’organisation pour lesquels des résultats sont disponibles, 8 affichent une augmentation des revenus, tandis que 13 sont en baisse. Parmi les économies du G7, c’est le Royaume-Uni qui enregistre la plus forte hausse (1,2 %), sous l’effet de la croissance des salaires et des aides publiques à la consommation d’énergie. Le Canada, la France et les États-Unis ont également enregistré une hausse du revenu réel, tandis que celui de l’Italie a baissé de 3,5 %. Sur une base annuelle, toujours parmi les pays du G7, le chiffre a baissé de 3,9 %, la contraction la plus importante étant enregistrée aux États-Unis (-6 %). Parmi les autres pays de l’OCDE, c’est le Chili qui enregistre la plus forte baisse (-15,1 %).

Pour en revenir à l’Italie, l’une des principales raisons de la perte du pouvoir d’achat des travailleurs est le retard dans le renouvellement de nombreux contrats nationaux. Ainsi, les salaires ne parviennent jamais à suivre l’inflation galopante. Sur un total de 73 contrats nationaux (dont 15 dans le secteur public) examinés par l’ISTAT, les données mises à jour en mars montrent que 32 sont en attente de renouvellement, pour environ 6,9 millions de salariés concernés, soit 55,6% du total.  Le délai moyen de renouvellement pour les travailleurs dont le contrat a expiré est proche de deux ans (23,4 mois), tandis que pour l’ensemble des employés, il est de 13 mois.

© reproduction réservée

By Nermond

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *