ven. Juil 26th, 2024

Le Fonds de transition juste est le nom du « train » qui traversera les 23 municipalités du Sulcis-Iglesiente d’ici à 2026. Il apporte 367 millions d’euros destinés aux 9 519 entreprises du territoire, l’oxygène provenant du fonds européen qui soutient les régions et les territoires les plus sensibles et les plus exposés aux conséquences de la transition vers la neutralité climatique. Deux ans pour redresser une situation économique et sociale insoutenable. Un tiers du PIB territorial provient en effet des retraites ; la démographie s’effondre : le rapport entre la population de plus de 65 ans et la population active (15-64 ans), aujourd’hui d’environ 40 %, dépassera 90 % en 2050. Entre 2022 et 2023, près de 1 300 habitants seront perdus : c’est pratiquement un bassin de vie qui disparaît. Le chômage des jeunes atteint 36 % en pourcentage des Neet (jeunes qui n’étudient pas, ne travaillent pas et ne suivent pas d’études).

Les syndicats demandent une table permanente 

Les syndicats parlent du « paradoxe du Sulcis » : « Entre le Pnrr, le Jtf et un ancien plan territorial datant de 12 ans », déclare Salvatore Vincis, secrétaire général de la Cisl, « nous disposons d’un ensemble substantiel de ressources, en plus de projets ciblés, qui doivent être mis en place et qui visent à atténuer les effets de la transition sur l’économie et l’emploi. Nous demandons une table de négociation permanente avec le gouvernement et la région ». Y aura-t-il encore un avenir industriel pour cette zone, historiquement le moteur des grandes entreprises minières et métallurgiques de la Sardaigne ? Tout le monde s’interroge, car l’économie de l’île ne peut pas vivre uniquement du tourisme, de l’environnement et du patrimoine culturel. La fermeture des cheminées et la réduction drastique des activités, notamment dans le pôle de Portoscuso, a contribué à faire passer le secteur industriel sous le seuil des 10 % de la valeur du produit intérieur brut régional (contre une moyenne nationale de 22 %) : 2,6 milliards d’euros ont été perdus depuis 2007. Le « plan Sulcis » compensatoire de 806 millions d’euros lancé il y a 12 ans progresse lentement : des fonds ont été alloués, mais peu de travaux ont été réalisés. Le pôle industriel de Portovesme », explique Giampaolo Atzei, rédacteur en chef de l’hebdomadaire diocésain SulcisIglesienteAujourd’hui – n’est pas encore une carte usée. Les usines d’Eurallumina, aux mains de Rusal, sont à l’arrêt depuis 2009, avec environ 400 travailleurs (directs et indirects) en chômage technique par rotation. Elles devraient redémarrer en 2026, après la mise en place d’un programme d’investissement de plus de 300 millions d’euros. Cig également à Portovesme srl à partir d’octobre 2021, justifié par Glencore par le coût élevé de l’énergie. En 2022, l’entreprise a proposé un plan de reconversion, basé sur un projet d’usine pilote pour la production de lithium, qui a été bloqué jusqu’à présent : il y a de fortes préoccupations concernant les risques environnementaux de l’élimination des déchets. Des sources proches de Portovesme srl confirment l’intérêt manifesté au ministère par un groupe d’entrepreneurs italiens pour la poursuite de la production de zinc, de plomb, d’or et d’argent, avec une garantie d’emploi pour près de 600 travailleurs directs et environ 300 travailleurs indirects. Incertitude chez Sider Alloys, anciennement Alcoa. Les usines sont à l’arrêt. Même dans ce cas, ajoute M. Atzei, l’intérêt d’une société d’aluminium est connu, ce qui aurait constitué une manifestation d’intérêt pour l’acquisition de l’entreprise. Le projet Nautical Pole, élaboré par le groupe Navigo en collaboration avec la société Den Yachts, est toujours d’actualité : il est prévu d’employer 350 personnes dans un premier temps (1500 lorsqu’il sera pleinement opérationnel).

L’Eglise : la vocation industrielle reste importante 

L’Eglise a ouvertement pris parti. « La vocation industrielle du territoire reste importante », déclare le cardinal Arrigo Miglio, administrateur apostolique du diocèse d’Iglesias, « en particulier pour la zone de Portoscuso, même avec toutes les transformations nécessaires : nous parlons au total de quelques milliers d’emplois, mais aussi d’une période trop longue au cours de laquelle nous avons essayé d’amortir les chocs avec des amortisseurs sociaux. Il y a le problème des coûts de l’énergie, pour lesquels les institutions se sont efforcées d’obtenir des réductions significatives. Mais ces dernières années, le manque de clarté de certaines entreprises quant à leurs intentions et projets futurs est une source d’incertitude et de souffrance, et tout cela bloque également d’autres possibilités qui sont apparues de la part de nouveaux entrepreneurs. On parle de reconversions industrielles, mais encore faut-il qu’elles se traduisent par des projets concrets, sans mettre en péril l’emploi. L’industrie reste donc une vocation nécessaire pour la région, qui est également nécessaire pour favoriser le développement dans les domaines de l’agriculture et du tourisme. Et pendant ce temps, chaque année, l’hémorragie de centaines de jeunes contraints de chercher du travail en dehors de la région se poursuit ».

By Nermond

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