ven. Juil 26th, 2024

Par 110 voix pour, 64 contre et 3 abstentions, le Sénat a approuvé le projet de loi pour la mise en œuvre de l’autonomie différenciée. Le texte passe à la Chambre pour la deuxième lecture. Les groupes majoritaires, le groupe des Autonomies et la sénatrice Mariastella Gelmini ont voté pour, contrairement à leurs collègues du groupe Action qui se sont abstenus. Enfin, les sénateurs d’Alleanza Verdi Sinistra, Italia viva, Movimento 5 stelle et Partito democratico ont voté contre. Voici ce qui changera lorsque le projet de loi entrera en vigueur. 

Des relations internationales à la protection civile, de l’énergie à la protection de la santé, de la recherche scientifique à l’environnement et ainsi de suite, sans oublier les caisses d’épargne, les aéroports, les retraites complémentaires ou l’environnement. Il n’y a pas moins de 20 sujets  aujourd’hui de législation concurrente (c’est-à-dire de compétence commune de l’État central et des régions) qui, en vertu du projet de loi sur l’autonomie différenciée, pourront être entièrement transférés aux autorités régionales. Et ce n’est pas tout. En outre, le projet de loi sur l’autonomie différenciée trois autres sujets  actuellement de compétence uniquement centrale – l’organisation de la justice de paix, la réglementation générale de l’enseignement et la protection de l’environnement, de l’écosystème et du patrimoine culturel – pourraient être décentralisés si la réforme arrivait à son terme. Tel est, en résumé, l’enjeu du bras de fer qui se déroule actuellement au Parlement autour de la loi Calderoli, « fleuron » historique de la Ligue. En somme, une redistribution des pouvoirs, grâce à une allocation différente des ressources publiques, de Rome vers les territoires qui en font la demande.

Autonomie et fiscalité, quels changements ?

Le processus n’est pas automatique : les régions peuvent demander et convenir avec le gouvernement de la « dévolution » des compétences et des ressources. En fait, l’autonomie différenciée prévoit la possibilité de de conserver une partie des recettes fiscales  générées sur le territoire pour financer les services et fonctions dont le transfert est demandé. Une sorte de régionalisme poussé et asymétrique, à géométrie variable. Et qui divise le monde politique et administratif à différents niveaux : il y a le Sud, qui craint de perdre plus d’opportunités, de nombreux maires effrayés par un nouveau centralisme à plus petite échelle, l’éternelle opposition majorité-opposition, mais aussi les différentes approches des partis de gouvernement. Avec le FdI qui freine l’accélération de la Ligue et subordonne le OK à l’autonomie au feu vert parallèle du premier ministre.

Comment l’autonomie est demandée

Le projet de loi, comme l’indique l’article 1, vise à définir les principes généraux pour l’attribution aux régions à statut ordinaire de formes supplémentaires et de conditions spéciales d’autonomie (prévues par l’article 116 de la Constitution), ainsi que les modalités procédurales relatives à l’approbation des accords entre l’État et les régions individuelles concernées. Jusqu’à présent, la Lombardie, la Vénétie et l’Émilie-Romagne, qui ne sont peut-être pas par hasard les trois régions les plus riches du pays, ont revendiqué une plus grande prééminence administrative. Mais le processus d’obtention de l’autonomie ne sera pas simple :  il y a d’abord le schéma de base entre l’Etat et la Région, puis les amendements de la Conférence unifiée et des commissions parlementaires, suivis de l’approbation du Conseil régional, et enfin un projet de loi du Conseil des ministres que le Parlement devra examiner et voter.

Le nœud de la Lep

Un point fondamental de la loi, souhaité notamment par les partenaires majoritaires les plus sensibles à l’unité nationale, stipule que l’octroi d’une autonomie supplémentaire aux régions est permis sous réserve de la détermination de l’objectif de l’Union européenne. Niveaux de services essentiels  prévus par la Constitution (Lep) et concernant toutes les régions du pays. Ainsi, le niveau minimum de services à rendre aux citoyens doit être établi de manière uniforme sur l’ensemble du territoire, du Val d’Aoste à la Sicile. En outre, afin d’éviter les déséquilibres économiques entre les régions qui adhèrent à l’autonomie et celles qui n’y adhèrent pas, le plan prévoit des mesures de péréquation, c’est-à-dire des ressources supplémentaires également pour celles qui ne demandent pas une plus grande autonomie. La garantie apportée par la Lep égale pour tous sur le papier devrait garantir l’uniformité des services offerts aux citoyens du Nord au Sud. Mais dans la pratique, tout dépendra du financement que le gouvernement central sera en mesure de mettre à disposition pour faire converger les services, aujourd’hui très différenciés, vers le même niveau. Une question qui n’est pas facile à résoudre et qui, à bien des égards, est aussi ancienne que notre histoire nationale. À cette fin, une Cabina di Regia a été créée, nommée par une Commission spécifique pour la définition de la Lep, présidée par l’ancien président de la Consulta. Sabino Cassese  et qui a connu d’excellents échecs en cours de route. « On ne peut pas penser que du jour au lendemain les LEP seront assurés », a observé Cassese lui-même, qui n’est pas contre la loi, « parce que pour les assurer, il faut les accompagner de chiffres. Il faut prévoir un cadre pluriannuel pour que ces ressources aillent combler les manques constatés ».

Plus de responsabilité ou la fin de la solidarité ?

Les partisans de l’autonomie différenciée soutiennent que la responsabilité accrue des régions poussera tout le monde vers une plus grande efficacité. Les opposants, quant à eux, craignent que la déconcentration, débutant sans que la convergence des niveaux de service ait été réglée, ne finisse par accentuer les inégalités déjà évidentes entre les régions et les citoyens. disparités  disparités sociales et territoriales dans le pays.

By Nermond

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