Partant du principe que les sondages servent à résumer des opinions que très souvent les gens n’ont pas (ou ne savaient pas qu’ils avaient), le dernier en date révèle que seul 1 Italien sur 2 âgé de 17 ans à la question « Allez-vous passer le permis de conduire ? » ont répondu par l’affirmative, déclarant qu’ils le feraient dès qu’ils auraient atteint la majorité. La voiture n’est plus un symbole de statut de toute façon, nous l’avions plus ou moins deviné, mais maintenant il y a même une belle enquête pour le certifier commandée par Facile.it à mUp Research et Norstat. Et surtout, il existe des données officielles, qui ne sont pas des opinions mais des certitudes : n n 2022, par exemple, sur environ 1,1 million de permis de conduire délivrés, 62 % étaient destinés à un jeune de moins de 21 ans. un pourcentage en baisse constante depuis 10 ans ; nn 2013, par exemple, les permis délivrés à des jeunes de moins de 21 ans représentaient 73 %.
L’interprétation des chiffres est toujours très difficile, même pour les professionnels. A fortiori pour ceux qui se basent sur des intuitions. De plus, on risque de dire des choses inexactes, car l’Italie est un pays qui diffère profondément selon la situation géographique de ses habitants, et souvent aussi selon le sexe auquel appartiennent ses citoyens (ou peut-être disent-ils « sexe », une enquête serait nécessaire pour le vérifier). Les données indiquent en effet que dans le Sud et les îles – où la mobilité par les transports publics est moins disponible – le pourcentage de jeunes de 17 ans impatients d’obtenir leur permis de conduire atteint 63 %. . Gles hommes obtiennent également leur permis de conduire, en moyenne, près d’un an plus tôt que les femmes : à 19 ans et 5 mois pour être précis, contre 20 ans et 4 mois pour l’échantillon féminin.
La tendance générale de nos jeunes sur ce sujet (comme sur beaucoup d’autres d’ailleurs) est de ne pas être pressés. Une analyse de l’enquête révèle que 32% des personnes interrogées ont déclaré que oui, elles ont l’intention d’obtenir un permis de conduire, mais qu’elles prendront leur temps. Quelque 28 000 jeunes de 17 ans ont déclaré à ceux qui ont eu la patience de les interroger qu’ils n’avaient pas l’intention d’obtenir un permis de conduire parce qu’ils se déplaçaient tranquillement par d’autres moyens qui ne nécessitaient pas de permis. Il n’est pas surprenant de constater que cette position tend à être plus répandue dans les grandes villes, où les alternatives à la mobilité des citoyens sont certainement plus nombreuses. Enfin, près d’une personne interrogée sur dix a déclaré ne pas savoir quand (ou même si) elle obtiendra un permis de conduire : ce n’est manifestement pas une priorité pour elle.
L’idée, probablement, est précisément la suivante : les nouvelles générations qui sont constamment connectées ont tendance à avoir moins besoin de sortir et de se déplacer physiquement. Et pour beaucoup (mais pas pour tous), la voiture n’est plus considérée comme un moyen de liberté comme elle l’était il y a vingt ou trente ans. Peut-être aussi parce qu’ils ont déjà beaucoup de liberté et qu’ils n’ont pas besoin d’un permis pour l’obtenir. Surtout s’il coûte une fortune (aujourd’hui entre 800 et 1200 euros entre les taxes, le certificat médical et la conduite obligatoire dans une auto-école). Et si une fois obtenu, il faut prendre un crédit immobilier pour acheter une voiture (28.000 euros est le prix moyen sur notre marché). Enfin, si l’on trouve la voiture, car notre Code de la route ne permet à un conducteur fraîchement diplômé de conduire à peu près rien en termes de moteur et de ce rapport entre chevaux et puissance qu’il faut être ingénieur nucléaire pour calculer. Bref, de l’examen à la prise du volant, la conduite est épuisante. Un adjectif qui ne convient pas à grand monde. Jeunes ou vieux, d’ailleurs. Explication simpliste ? Peut-être. Peut-être aurons-nous une bonne enquête pour le savoir.