sam. Juil 27th, 2024

À force de réduire la production dans une tentative (jusqu’à présent infructueuse) de faire remonter les prix, la part du pétrole de l’Opep dans le total des exportations de l’Union européenne a diminué.Opec+  sur le marché mondial du pétrole est tombé à 51%, au plus bas depuis 2016, lorsque le cartel historique des producteurs s’est élargi en ajoutant le « plus » à son nom. C’est ce que souligne l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui veille aux intérêts des pays de l’OCDE et constitue donc le principal contrepoids « occidental » à l’Opep, dans son rapport de décembre sur le marché pétrolier.

Au lendemain de l’accord sur la « transition graduelle » vers l’abandon des combustibles fossiles conclu lors de la Cop28 à Dubaï, les données de l’AIE montrent qu’en fait, au moins dans cette phase de ralentissement économique, l’industrie des hydrocarbures a ses propres problèmes. Il est vrai que la demande mondiale de pétrole  a connu une forte augmentation cette année – avec 2,3 millions de barils supplémentaires consommés chaque jour pour un total de 101,7 millions de barils par jour – mais les estimations de consommation pour 2023 ont été réduites de 400 mille barils par jour. Pour 2024, le rythme de croissance de la consommation sera divisé par deux, selon l’AIE, qui prévoit une croissance de « seulement » 1,1 million de barils par jour.

Celui qui souffre le plus de ce ralentissement est précisément le cartel de l’Opep+. Malgré le fait que l’association de producteurs dirigée par leArabie Saoudite  a accepté de prolonger les réductions de production au moins jusqu’au premier trimestre 2024, dans l’espoir de rééquilibrer l’offre et la demande pour faire remonter les prix, les prix ont de nouveau chuté. Nous sommes maintenant à 25 dollars le baril en dessous des niveaux de septembre, avec le prix de l’or noir. Wti  American a chuté à moins de 70 USD (et le Brent  Européen de moins de 75 ans).

Le problème, pour les treize pays de l’OPEP et les dix pays « associés » (y compris les pays de l’UE), c’est qu’il n’y a pas d’accord sur les prix. Russie  est le protagoniste absolu), est la force de la production pétrolière de l’Union européenne. États-Unis qui dépasse désormais régulièrement les 20 millions de barils par jour, mais aussi de l’industrie de l’automobile. Brésil  (près de 4 millions de barils par jour) et le Guyane  (visant à atteindre un million de barils par jour d’ici 2027). Grâce à cette augmentation de la production « américaine » et au ralentissement de la demande, le marché ne manque pas de pétrole. En Italie, le prix de l’essence et du diesel est désormais nettement inférieur à 1,8 euro par litre, et dans certaines stations-service, il est déjà passé sous la barre des 1,7 euro.

Au niveau mondial, rappelle l’AIE, une transition à bien des égards historique est en cours : le pôle central de l’offre mondiale se déplace rapidement du Moyen-Orient vers les Amériques, tandis que du côté de la demande, le consommateur de référence devient de plus en plus la Chine, responsable à elle seule de 78% de l’augmentation de la consommation d’ici 2023. Le lien entre Opep  et l’Europe continueront donc à s’affaiblir, tandis que l’axe énergétique transatlantique se renforcera.

By Nermond

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