ven. Juil 26th, 2024

La proposition d’un nouveau pacte social pour lutter contre la pauvreté et huit changements concrets pour améliorer l’allocation d’inclusion, le nouvel outil introduit par le gouvernement Meloni après l’annulation du revenu de citoyenneté. L’Alliance contre la pauvreté – Acp, le cartel de 35 associations sociales créé par Caritas et Acli – a 10 ans et relance ainsi son engagement en faveur des personnes dans le besoin. Au cours de cette décennie, en effet, l’Acp a joué un rôle de représentation des besoins des plus pauvres, non seulement d’un point de vue culturel, mais aussi en termes d’élaboration de réglementations et d’impulsion politique, qu’elle entend confirmer et projeter dans le nouveau scénario social et politique.

Le défaut originel et fondamental de la nouvelle allocation d’insertion lancée par le décret du 1er mai est l’abandon du principe d' »universalité sélective » qui avait caractérisé d’abord le Rei et ensuite le revenu de citoyenneté. On revient, après des décennies, à des interventions anti-pauvreté uniquement de nature « catégorielle » et à une division arbitraire des nécessiteux en « employables » et « non-employables », sur la base des charges familiales. Cela a pour conséquence pratique d’exclure presque tous les individus et de réduire considérablement le nombre général de bénéficiaires, par rapport à ce qui est envisagé par la Rdc. Voire de le réduire de moitié selon les estimations de l’Acp. Et ce, à un moment où la pauvreté augmente – elle touche 9,7 % de la population, soit 5,6 millions de personnes – et s’étend à différents groupes sociaux, y compris les travailleurs.

Pour combler ces lacunes et élargir le plus possible le parapluie de la protection sociale, les huit propositions de l’Alliance contre la pauvreté prévoient : 1) la réintroduction du seuil d’accès différencié au revenu pour les personnes qui ont une maison en location à 9.360 euros ; 2) l’assouplissement de la restriction de résidence en Italie pour les étrangers de 5 à 2 ans (10 ans dans le Rdc) ; 3) la révision de l’échelle d’équivalence, en réintroduisant une « pondération » de 0,25 pour les adultes sans charge de famille actuellement exclus du calcul de la mesure 5) redéfinir l' »offre congruente » de travail de manière à ce qu’elle soit liée au degré réel d’employabilité du sujet et que, comme cela est prévu pour le Naspi, elle ne concerne pas l’ensemble du territoire italien sans contraintes ni exceptions 6) améliorer encore le cumul entre l’Adi et le revenu du travail (les « in-work benefits » pour éviter le piège de la pauvreté) ; 7) doter les municipalités de plus de ressources humaines et financières pour les services de « prise en charge » et, enfin, 8) garantir le caractère volontaire de la participation aux Pucs, les projets utiles à la communauté qui doivent être compris comme des parcours d’inclusion, de croissance et de valorisation des compétences, et non comme des interventions compensatoires ou, pire, punitives pour ceux qui reçoivent des subventions publiques.

L’analyse de l’Alliance contre la pauvreté sur l’ADI manque de valorisation des effets de l’allocation unique pour les familles avec enfants, mais – au-delà des possibles ajustements techniques – il reste le nœud fondamental de la nature non plus universaliste des instruments de lutte contre la pauvreté, qui ont fait de l’Italie le seul pays d’Europe à ne pas avoir dans son système une loi capable d’offrir protection et subventions à toutes les personnes dans le besoin. C’est le thème central de la conférence organisée hier à Rome à l’occasion du 10ème anniversaire. Le président d’Acli, Emiliano Manfredonia, et le président de Caritas, Carlo Roberto Maria Redaelli, archevêque de Gorizia, ont tout d’abord mis l’accent sur la propagation de « l’idée que la pauvreté est la faute des pauvres eux-mêmes ». Ce concept a été repris par Cristiano Gori – professeur à l’université de Trente et premier « fédérateur » des associations – qui a parlé de la nécessité d’un « nouveau récit de la pauvreté », ainsi que d’une mise à jour dans une clé 2.0 de la proposition Reis à proposer à nouveau dans le débat avec les forces politiques ». Aujourd’hui, en effet, face à une politique peu encline à la confrontation avec les organismes sociaux, qui se considère comme autosuffisante, il est d’autant plus nécessaire de renforcer le rôle de représentation, d’élaboration et de proposition d’un organe subsidiaire tel que l’Alliance contre la Pauvreté. Afin de « tenter de construire un nouveau pacte social sur la pauvreté, au-delà des idéologies, capable de transcender les législatures, en évitant les interventions et les réformes qui se succèdent tous les deux ans », comme l’a soutenu avec force le porte-parole de l’Alliance contre la Pauvreté, Antonio Russo.

Du côté du gouvernement, la sous-secrétaire du Mef, Sandra Savino (Fi), présente à la conférence, s’est dite consciente de l’urgence de la pauvreté et a invité l’Acp à une réunion au ministère. Un signe d’attention que Russo a repris en réitérant les objectifs pour l’avenir : de la récupération de l’universalité de l’aide à l’inclusion dans la protection des résidents étrangers actuellement exclus ; de la création d’un observatoire de la pauvreté à la désidéologisation de la question de la pauvreté ; de la transposition des amendements proposés dans la loi de finances à un lien plus fort avec les politiques européennes. Un chemin certes long et difficile, mais sur lequel nous ne pouvons pas ne pas nous engager si nous voulons vraiment protéger les pauvres.

By Nermond

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