L’algorithme ? Il ne peut pas être le seul outil sur lequel s’appuyer pour décider de l’octroi d’un prêt hypothécaire. Après l’enquête menée par Avvenire sur les difficultés d’accès au financement des familles avec enfants, le président de Consap, Sestino Giacomoni, fait lui aussi entendre sa voix. Et il le fait au lendemain du 30e anniversaire du concessionnaire de services publics d’assurance, célébré à la Chambre des députés, où il a reçu les remerciements du gouvernement pour avoir « travaillé constamment – ce sont les mots du Premier ministre, Giorgia Meloni – au nom des institutions, aux côtés des entreprises et plus encore aux côtés des Italiens, en les accompagnant et en les soutenant dans certaines étapes fondamentales de leur vie et en faisant sentir la présence de l’État dans les moments difficiles ». Le président de la Chambre des députés, M. Fontana, et les ministres Giorgetti, Fitto et Tajani ont également témoigné de l’importance du rôle social joué par l’entreprise lors de l’événement.
Le fonds Consap, créé dans le but de faciliter l’accès au crédit des familles les plus fragiles, a bientôt dix ans. Comment fonctionne cet instrument ?
Le Fonds de prêt à l’accession à la propriété offre une garantie publique de 50 %, facilitant l’achat d’un premier logement à tous les citoyens et en particulier aux jeunes couples de moins de 36 ans et aux familles monoparentales, pour lesquelles, à partir de 2021, la garantie pourra aller jusqu’à 80 % de la valeur du bien. Depuis son lancement, le Fonds a garanti plus de 458 000 prêts hypothécaires, pour une contre-valeur de plus de 53,8 milliards d’euros. Aujourd’hui, grâce à cet instrument, tous les jeunes sont bancables, même s’ils n’ont pas de contrat de travail à durée indéterminée. C’est pourquoi il faut saluer la décision du gouvernement d’inclure dans la manœuvre la prolongation de la garantie à 80 % pour les jeunes couples jusqu’en 2024, en la refinançant à hauteur de 282 millions d’euros.
Parmi les catégories prioritaires qui peuvent accéder au fonds sont exclues, pour l’instant, les familles avec plusieurs enfants, pénalisées par ce qui suit Avvenire a défini l’algorithme de dénatalité. Qu’en pensez-vous ?
En fait, ils ne sont pas exclus du Fonds, même s’il n’y a pas de catégorie prioritaire spécifique. Votre enquête montre que pour les banques, un enfant est pire qu’une dette, mais nous savons que pour notre pays, les enfants représentent l’avenir ! C’est pourquoi je crois qu’il faut, par l’intervention de la Consap, « stériliser » l’algorithme de dénatalité utilisé par les banques pour accorder des prêts hypothécaires. Si l’on associe l’intelligence artificielle à la sensibilité humaine, les human touch il est entendu que les enfants ne peuvent pas être considérés comme une simple dette, mais comme une ressource pour la famille et la communauté.
Parmi les points critiques relevés par les familles nombreuses : un plafond Isee de 40.000 euros, qui pourrait être pénalisant pour les familles nombreuses. Et le plafonnement du montant du financement qui peut être accordé (en vertu du fait qu’une famille nombreuse a besoin de grands espaces).
Je suis d’accord. Les jeunes couples et les familles nombreuses ont besoin d’une aide concrète pour créer et agrandir une famille, et le seul moyen est un soutien réel, efficace et facilement accessible de la part de l’État. Il est donc nécessaire d’entamer un processus d’amélioration des instruments de soutien, surtout dans la période de crise économique que nous traversons. C’est pourquoi, à l’occasion du 30ème anniversaire, j’ai proposé à Abi, Ania, Ivass et aux autres parties prenantes de mettre en place une table technique permanente à la Consap. La proposition que je porterai à l’attention du gouvernement est celle d’étendre les conditions d’accès au Fonds d’Accueil avec la garantie de 80% également aux familles avec plus d’un enfant, de manière à stériliser l' »algorithme de dénatalité », en donnant aux familles nombreuses la possibilité d’élever leurs enfants dans un environnement confortable, en regardant l’avenir avec sérénité. En tant que président de Consap, je m’engagerai personnellement à poursuivre ces propositions parce que j’ai toujours été convaincu que si chacun d’entre nous fait ce qu’il est appelé à faire au mieux de ses capacités, l’Italie sera un pays meilleur, également grâce à notre engagement ».
Les témoignages recueillis par « Avvenire » révèlent que plusieurs familles, qui payaient régulièrement un prêt hypothécaire plus élevé, se sont vu refuser une subrogation à de meilleures conditions en raison de la taille de leur famille. La garantie ne devrait-elle pas être étendue à la subrogation ?
Oui, je pense personnellement que c’est le cas ! Le Fonds pour le premier logement, ainsi que d’autres aides d’État, est un outil important pour soutenir les familles et les jeunes couples, mais il n’est pas suffisant pour aider réellement les familles nombreuses. Nous devons donc faire plus et essayer d’améliorer les instruments dont nous disposons, en les adaptant aux nouveaux besoins et à l’époque dans laquelle nous vivons. Continuer à jouer, comme l’a rappelé à juste titre le président Meloni dans son message pour le 30e anniversaire de la Consap, un « rôle de protection et de garantie, qui est encore plus important dans la situation économique actuelle ». Permettez-moi de conclure en rappelant que depuis 30 ans, la Consap remplit une fonction sociale fondamentale de protection, de soutien et de garantie d’un avenir meilleur pour les Italiens, et qu’elle continuera à le faire à l’avenir.