ven. Juil 26th, 2024

L’industrie manufacturière italienne terminera l’année 2023 avec un chiffre d’affaires en légère baisse à prix constants, avant de retrouver une croissance modérée en 2024 et de s’accélérer en 2025. C’est ce qui ressort du rapport sur les secteurs industriels présenté par Intesa Sanpaolo et Prometeia. Dans le détail, le chiffre d’affaires déflaté de l’industrie manufacturière italienne affiche une baisse tendancielle d’un peu moins de 2% au cours des sept premiers mois de 2023, un recul moins intense que celui enregistré par la production industrielle (-3,1% sur la période janvier-août). La comparaison avec une dernière partie de l’année 2022 déjà dégradée permettra d’atténuer les baisses tendancielles des prochains mois, conduisant à une fin d’année à -0,6 % pour le chiffre d’affaires de l’industrie manufacturière à prix constants.

Après le recul de 2023, le chiffre d’affaires déflaté de l’industrie manufacturière italienne pourrait connaître un rebond modéré en 2024 (+0,5 %), puis s’accélérer à +1,3 % l’année suivante. Il s’agit toutefois, note le rapport, d’un taux de croissance plus faible qu’en 2021-22, « conditionné par les effets des politiques monétaires restrictives et soumis à des risques de baisse en raison des tensions géopolitiques qui pourraient à nouveau mettre les prix de l’énergie sous pression ».

Sur le ralentissement du cycle manufacturier – note le rapport Intesa-Prometeia – pèsent surtout les difficultés liées à la consommation intérieure. La détérioration du pouvoir d’achat des ménages et la hausse des taux d’intérêt pénalisent les biens durables (après les exploits des années pandémiques) et les produits alimentaires (une tendance qui ne s’explique que marginalement par la normalisation de la consommation « hors domicile »), partiellement compensée par la reprise du marché automobile à partir des niveaux minimums atteints au cours de la période triennale 2020-22.

Des signes de difficulté apparaissent également du côté de l’investissement en construction qui, en raison du remodelage des incitations fiscales et de la hausse des taux, a reculé au 2e trimestre 2023. Toutefois, les niveaux restent élevés (+31,5% par rapport au premier semestre 2019), soutenus par le bon dynamisme du marché des travaux publics. Le commerce mondial ralentit nettement, tant dans les pays émergents que dans les économies avancées. Malgré l’affaiblissement du commerce international, sur les sept premiers mois de l’année, les exportations italiennes de produits manufacturés sont restées stables au niveau de 2022 à prix constants, et ont progressé de 3,6% en valeur courante. La baisse des importations permettra encore une amélioration de la balance commerciale de l’industrie italienne en 2023, estimée à 96,6 milliards d’euros.

Le tableau sectoriel montre une croissance du chiffre d’affaires déflaté pour quelques secteurs seulement : les véhicules automobiles et les motocycles (+7,9%) bénéficient de la hausse des immatriculations sur le marché intérieur (même si les taux de croissance ralentissent progressivement), après une année 2022 conditionnée par des goulets d’étranglement le long des chaînes d’approvisionnement. Suivent l’électronique (+2,9%), l’électrotechnique (+2%) et la mécanique (stable par rapport aux résultats de 2022, +0,3%), aidés par l’ancrage des investissements en infrastructures sur le marché domestique et, plus généralement, par le déblocage de commandes restées sans suite au cours de l’année 2022.

En revanche, dans le bas du classement 2023, avec des chiffres d’affaires déflatés en contraction, on trouve les secteurs les plus sensibles au cycle de la construction : le repli tendanciel le plus marqué concernera les Produits et matériaux de construction (-4,6%), mais les fabricants de biens durables pour la maison termineront également l’année en contraction (Appareils ménagers -4,4%, Meubles -2,4%). Pour 2024-205, poursuit le rapport, l’investissement en biens d’équipement continuera de croître, mais de façon moins vive que par le passé, pénalisé par la dégradation des conditions de la demande et la hausse des coûts de financement. Les fonds européens continueront à soutenir les investissements dans les TIC et l’énergie, en particulier en 2025, compte tenu du remodelage des objectifs du PNR qui reporte certains investissements prévus. L’électronique (+3,4 % de chiffre d’affaires annuel moyen déflaté), l’électrotechnique (+2 %) et la mécanique (+1,5 %) sont en tête du classement de la croissance pour 2024-25. Les perspectives sont également positives pour les véhicules à moteur et les motocycles, qui devraient croître à un taux annuel moyen de 1,4 % au cours des deux prochaines années (bien qu’à un taux inférieur à celui de 2023). Dans ce contexte, les exportations italiennes de produits manufacturés devraient croître à un taux annuel moyen de 2,5 % au cours de la période de deux ans 2024-25, à prix constants. Une performance qui, selon nos estimations, portera la propension à exporter au-dessus de 50 % et la balance commerciale au-dessus du seuil de 106 milliards d’euros en 2025.

By Nermond

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