sam. Juil 27th, 2024

Les grandes entreprises travaillent à l’étranger, les petites font la queue ou regardent. Telle est, en résumé, la position italienne sur le nucléaire (la nouvelle) à laquelle le gouvernement tente de donner une légitimité dans le cadre de la stratégie énergétique nationale et internationale :  Ce n’est pas un hasard si l’Italie a participé la semaine dernière à la conférence internationale pro-nucléaire. Il ne s’agit pas de proposer l’utilisation en Italie des anciennes grandes centrales nucléaires », a expliqué le ministre de l’énergie. le ministre de l’environnement, Gilberto Pichetto  – mais d’évaluer de nouvelles technologies plus sûres, telles que le petit e réacteur micro-modulaireréacteurs nucléaires de quatrième génération à l’étude ».

Mais qu’en est-il concrètement et qui y travaille ? Eni, Enel, Ansaldo Nucleare, Ansaldo Energia et Edison ont d’importants projets en cours et, avec le lancement de diverses collaborations, tentent de façonner une nouvelle industrie de l’atome paralysée par le référendum de 1987 . Cependant, les technologies et les développements diffèrent entre les différents acteurs du secteur, y compris dans leurs stratégies. L’énergie nucléaire de quatrième génération utilise l’uranium et repose sur la fission (la séparation d’un noyau atomique lourd tel que l’uranium pour produire de l’énergie), tandis que la fusion magnétique utilise l’hydrogène et repose sur la fusion (la réunion de deux noyaux atomiques légers d’hydrogène pour produire à nouveau de l’énergie). Les deux produisent une réaction nucléaire. Mais alors que la première est une évolution de l’ancienne réaction nucléaire, la fusion est une toute nouvelle voie étudiée et testée. La plus grande difficulté sur le front de la fusion est la gestion de l’énergie libérée, et il faudra du temps avant qu’elle puisse être incorporée dans le système électrique. Dans ce domaine, l’Eni, en collaboration avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT), a pour objectif de construire la première centrale pilote à confinement magnétique en 2025 et, d’ici à 2035, la première centrale industrielle capable d’alimenter le réseau en électricité.

En ce qui concerne la quatrième génération, elle promet de dépasser certains des principaux défauts du passé nucléaire : elle utilise de l’uranium naturel, qui ne se transforme pas en déchets radioactifs, et elle est équipée de systèmes sûrs. Mais là aussi, les délais sont longs : 2035 pour les prototypes de quatrième génération les plus aboutis, et au moins 2040 pour que ces centrales soient pleinement opérationnelles.

Des projets de réacteurs plus petits sont toutefois en cours : les Smr (600 MW), qui sont bon marché, pratiques et efficaces. De plus, ils utilisent les déchets comme combustible.  Enel, par exemple, travaille sur la quatrième génération et les Smr. Le groupe dirigé par Flavio Cattaneo collabore avec Newcleo, une société italienne basée à Londres. Enel dispose actuellement d’une capacité nucléaire de plus de 3,3 GW en Espagne et détient 33 % de Slovenské elektrárne en Slovaquie. Et c’est à l’étranger que les grandes entreprises italiennes ont continué à travailler ces dernières années. Ansaldo Nucleare, par exemple, modernise la centrale de Cernavoda en Roumanie et travaille avec Edf, Edison et Ansaldo Energia au développement de la quatrième génération.

Et parmi les petits groupes ? Erg ne sera certainement pas de la partie. Le PDG Paolo Luigi Merli a exclu toute participation. Plus possibiliste, le président de l’Iren Luca dal Fabbro, selon qui « aujourd’hui le nucléaire vaut 2% dans le monde, ce n’est pas une solution à court terme, mais ça vaut la peine de l’étudier ». L’A2a, quant à elle, est en faveur d’une « reprise de la discussion », indiquant toutefois un certain nombre de questions à prendre en considération : des coûts au calendrier.

La question des coûts a particulièrement préoccupé la France et reste l’un des grands nœuds à dénouer pour une industrie – comme l’italienne – qui tente de redémarrer.  Les coûts de production ont été revus à la hausse et l’année dernière, l’annonce par le géant français de l’électricité Edf – concernant un nouveau retard et un nouveau dépassement du budget prévu pour la construction de la plus importante centrale nucléaire de nouvelle génération du pays – a porté un coup à la stratégie du président Emmanuel Macron visant à faire de l’énergie atomique une pierre angulaire de la politique énergétique de Paris.

Avec 56 réacteurs en activité, qui fournissent plus de 70 % de l’électricité française selon les données d’Edf, Paris a mené le front des pays européens en faveur de la reconnaissance de l’énergie nucléaire comme une technologie verte, éligible aux investissements zéro émission. Alliée à des États membres d’Europe centrale et orientale tels que la Pologne et la République tchèque, la volonté d’inclure l’énergie atomique dans la « taxonomie verte » a mis Paris en porte-à-faux avec son partenaire traditionnel, l’Allemagne. En effet, Berlin a choisi de fermer toutes ses centrales nucléaires.

By Nermond

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