ven. Juil 26th, 2024

Les experts parlent déjà de « société 5.0 », une société dans laquelle l’économie du futur sera durable « by design », c’est-à-dire capable de piloter les processus de production nécessaires pour faire face au changement climatique et à la raréfaction des ressources énergétiques, en vue également de réduire les inégalités et grâce à l’utilisation d’innovations technologiques. De nouvelles villes, de nouveaux modèles de travail, de nouvelles communautés seront nécessaires. Un mirage ? Un exercice de style ? Pas nécessairement. Rien qu’en Italie, sept jeunes sur dix et six entreprises sur dix identifient déjà la transition écologique comme un élément décisif de la transition vers la société du futur, tandis que plus de deux tiers des entreprises estiment que le modèle économique actuel n’a pas contribué au développement durable. À la Maison de l’Europe – Forum Ambrosetti de Cernobbio, les mondes de la finance, des affaires et de la politique montrent qu’ils sont bien conscients que l’avènement de l' »ère verte » ne peut plus être reporté. Mais en même temps, il faut agir vite.

C’est en particulier le secteur de l’énergie, premier secteur économique en Europe et en Italie en termes d’intensité d’investissement (égal à 39% de la valeur ajoutée générée), qui est considéré comme fondamental pour le progrès social et économique qu’il apportera à la société de demain, en soutenant de nouvelles chaînes de production et en promouvant des modèles responsables. Selon les estimations de l’UE, entre 175 et 290 milliards d’euros d’investissements par an seront nécessaires pour financer la transition écologique. Plusieurs études ont été présentées à cet égard à Cernobbio, comme l’analyse préparée par Edison et The European House – Ambrosetti, qui a identifié trois mégatendances des évolutions qui mèneront à la société de 2050 : les dynamiques géopolitiques et économiques, qui tournent autour de l’opposition entre le bloc occidental et le bloc « sino-russe » ; les tendances démographiques ; l’évolution technologique, aux prises avec le tsunami de l’intelligence artificielle. Le rôle de catalyseur du système énergétique pour le progrès humain est d’une importance sans précédent », explique Nicola Monti, PDG d’Edison, « il suffit de penser que parmi les Objectifs de développement durable définis par les Nations Unies, 6 sur 17 (et 28 cibles) sont directement impactés par l’énergie ».

Les entreprises italiennes semblent déjà prêtes pour le changement : près d’une sur deux fait des investissements et prévoit de réaliser la transition écologique. « Pour profiter pleinement des avantages de la transition énergétique actuelle, il ne suffit pas d’investir massivement dans les infrastructures, mais il est également nécessaire de développer les compétences locales et de renforcer les chaînes d’approvisionnement industrielles ‘vertes' », recommande toutefois Valerio De Molli, PDG de la Maison de l’Europe – Ambrosetti. Selon une étude de la Fondation Enel, le développement de chaînes d’approvisionnement industrielles dans des secteurs tels que le photovoltaïque, les batteries et les pompes à chaleur sera important pour l’Italie et l’Europe, car il peut contribuer à la réalisation des objectifs de décarbonisation, avec des retombées socio-économiques pouvant atteindre 640 milliards d’euros d’ici à 2030 au niveau européen. L’augmentation la plus importante de la capacité installée en Europe est attendue pour le photovoltaïque : entre 2021 et 2030, l’UE devrait voir une augmentation de 432 GW pour le solaire. Le processus de décarbonisation représente une occasion unique de soutenir d’importants secteurs industriels de notre économie et de réduire notre dépendance à l’égard des pays étrangers », a déclaré Nicola Lanzetta, directeur du groupe Enel pour l’Italie, ajoutant qu’il s’agissait d’un objectif réaliste à condition que l’ensemble de la chaîne de valeur fasse l’objet d’innovations dans une optique de durabilité.

Le besoin d’innovation sur le front de la décarbonisation complète de l’industrie est au centre d’une autre étude présentée à Cernobbio par Eni et Snam, selon laquelle, dans les secteurs italiens à forte intensité énergétique, environ 48% des émissions de C02, soit 30,8 millions de tonnes, devront être réduites grâce à des solutions de capture et de stockage, telles que celle représentée par la construction du hub de Ravenne. Mais le nouveau centre de production et d’innovation de Bat Italia à Trieste, avec un investissement de 500 millions d’euros pour 2 700 emplois, est lui aussi « neutre en carbone ». « Nous sommes convaincus que c’est la seule façon de réussir à trouver un équilibre entre la croissance de l’entreprise au niveau italien et mondial et un pacte avec la communauté du point de vue de la durabilité collective », souligne Fabio de Petris, directeur général de Bat Italia. Bref, les entreprises jouent déjà leur partition en vue d’une transition verte de moins en moins différée.

By Nermond

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