mar. Avr 23rd, 2024

Les vaccins se taillent la part du lion. Les plus récents, ceux à technologie ARNm, sont utilisés pour protéger contre les maladies infectieuses, dont la portée universelle a été relancée par le Sars-CoV-2, capable de déclencher une pandémie dévastatrice ; puis les médicaments contre le diabète, pour lesquels les préparations « vivantes », les cellules, seront de plus en plus déterminantes ; jusqu’à l’utilisation d’anticorps monoclonaux pour les migraineux chroniques. Sans oublier les utilisations en oncologie et en hématologie. Ce ne sont là que quelques-unes des applications qui concernent le changement radical des médicaments qui, de synthétiques, « transitent » en grand nombre vers la forme biologique (pour un marché qui représentera 425 milliards de dollars en 2025). Un changement qui affecte également l’emballage des médicaments : ampoules, seringues, dispositifs injectables. Ce n’est pas un détail. Ces contenants, en raison de la délicatesse des produits manipulés, requièrent une attention énorme, presque maniaque, en termes de sécurité, et donc de recherche et développement.

Un secteur dans lequel l’Italie a son mot à dire, au niveau mondial. Et ce pour longtemps. En effet, le groupe Stevanato, qui s’occupe de solutions intégrées pour le secteur pharmaceutique depuis 74 ans, vient de lancer le Centre d’excellence technologique (Tec) dans son pôle le plus important, à Piombino Dese (Padoue), dédié aux lignes de production haut de gamme et à haute valeur ajoutée pour les nouveaux médicaments, ainsi qu’aux laboratoires réservés à la recherche et au développement. L’entreprise, cotée sur le Nyse et qui prévoit un chiffre d’affaires de 1,1 milliard en 2023, a entamé ces dernières années un parcours ininterrompu d’investissements qui, sur le seul site de Vénétie, atteindront 400 millions (à partir de 2019). En quatre ans, 39 nouvelles lignes de production ont été mises en service à Piombino Dese pour répondre à une demande mondiale en constante augmentation.

Toujours dans le Latium, à Cisterna di Latina, la présence du groupe connaît une forte expansion. « Au cours du dernier trimestre 2023, explique Franco Moro, PDG de Stevanato, le nouveau site démarrera à 10 kilomètres de l’actuel, qui accueillera, au moins pour les plans à court terme, 200 employés. Mais pour des besoins globaux, estimés à 16 milliards de dollars dans le monde, il faut des réponses globales. C’est ainsi que l’entreprise italienne, première au monde dans la production de tubulures d’insuline compatibles avec les stylos-injecteurs, et deuxième pour les seringues et les flacons pré-stérilisés, a délocalisé ses 5 300 employés dans 14 usines et 2 laboratoires spécialisés dans pas moins de neuf pays. Deux d’entre eux concentrent des projets d’envergure : Stevanato va déployer 500 millions de dollars jusqu’en 2027 aux Etats-Unis, pour le site de Fishers, dans la région métropolitaine d’Indianapolis, qui emploiera entre 100 et 120 personnes dans un premier temps, et ce chiffre est appelé à croître. Une présence qui se consolide aux États-Unis, où opèrent déjà le centre d’excellence technologique de Boston et l’usine de production de Californie.

C’est précisément la nécessité de croître et d’accélérer aux États-Unis, ainsi qu’en Italie, explique Moro, qui a « ralenti le développement de l’usine chinoise de Zhangjiagang pendant environ un an. Toutefois, nous sommes également prêts à relancer ce projet, dont la situation est similaire à celle de Latina. Il y a déjà une usine en activité et, à un kilomètre de distance, nous en construirons une deuxième dédiée à la production de produits stériles. Les dépenses prévues s’élèvent à environ 150 millions d’euros et nous emploierons au total plus de 200 personnes. Et comme la demande d’emballages en verre augmente dans le monde entier, tout comme les ambitions de la famille Stevanato, les marges d’expansion ne s’arrêtent pas là. « A Piombino Dese et Latina, nous sommes désormais au maximum de notre capacité d’expansion », affirme le président du groupe, Franco Stevanato, qui vise pour 2023 à « dégager pour l’investissement une part de 35-40% du chiffre d’affaires », en partie réservée « au développement du système ‘EzFill Alba’, un procédé innovant de traitement des seringues et des dispositifs injectables » destinés à la dernière génération de médicaments, « qui atteindra 30 millions d’unités par an, dès 2023 ». Des produits très compétitifs pour lesquels l’entreprise italienne compte également débarquer sur d’autres marchés. Comme celui de l’Inde, qui est stratégique, compte tenu du rôle que joue le pays le plus peuplé du monde dans la production de médicaments. « Stevanato et Moro ont répondu aux journalistes lors de la présentation de Tec à Piombino Dese : « La question n’est pas ‘si’ mais ‘quand’… ».

By Nermond

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *