sam. Juil 27th, 2024

« La pauvreté et la faim pourraient encore augmenter, une tendance dangereuse qui a été initiée par la crise de Covid ». C’est ce qu’a souligné la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, dans son discours avant les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale prévues la semaine prochaine. « Pour les pays à faible revenu, l’augmentation des coûts de financement survient à un moment où la demande pour leurs exportations s’affaiblit. Et nous constatons que la croissance de leur revenu par habitant restera inférieure à celle des économies émergentes. C’est un coup dur, qui rend encore plus difficile le rattrapage des pays à faible revenu », a noté le numéro un du Fonds.

« Ces dernières années, des mesures monétaires et budgétaires fortes et coordonnées ont permis d’éviter une situation bien pire. Mais avec des tensions géopolitiques croissantes et une inflation toujours élevée, une reprise robuste reste difficile à atteindre. Cela nuit aux perspectives de chacun, en particulier aux personnes et aux pays les plus vulnérables », a ajouté Mme Georgieva. « Selon nos projections, la croissance mondiale restera aux alentours de 3 % au cours des cinq prochaines années, notre prévision de croissance à moyen terme la plus basse depuis 1990 et bien en deçà de la moyenne de 3,8 % des deux dernières décennies. Il sera donc encore plus difficile de réduire la pauvreté, de panser les plaies économiques de la crise de Covid et d’offrir de nouvelles et meilleures opportunités à tous ».

« Il ne peut y avoir de croissance robuste sans stabilité des prix et stabilité financière. Et aujourd’hui, ces deux éléments requièrent l’attention des décideurs politiques », a souligné le directeur général du FMI, selon lequel « les banques centrales devraient continuer à utiliser les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, tout en utilisant les politiques financières pour assurer la stabilité financière. C’est la bonne ligne de conduite tant que les pressions financières restent limitées. Si les choses devaient changer, les décideurs politiques seraient confrontés à une tâche encore plus compliquée, avec des arbitrages difficiles entre les objectifs d’inflation et de stabilité financière et l’utilisation des instruments respectifs. C’est pourquoi ils doivent être plus vigilants et plus agiles que jamais ».

Sur le plan budgétaire, Mme Georgieva a noté que « des efforts supplémentaires pour réduire les déficits budgétaires sont essentiels pour soutenir la lutte contre l’inflation et créer une marge de manœuvre budgétaire pour faire face aux crises futures. Mais ces efforts doivent s’accompagner d’un soutien aux plus vulnérables, en particulier à ceux qui luttent encore contre la crise du coût de la vie. Il s’agit donc d’un parcours difficile : lutter contre l’inflation, protéger la stabilité financière et sauvegarder la cohésion sociale ».

By Nermond

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