sam. Juil 27th, 2024

L’épargne diminue, le pouvoir d’achat s’effondre et les crédits augmentent malgré la hausse des taux. Les Italiens s’accommodent de l’inflation et des augmentations du coût de la vie qui ont provoqué un véritable séisme dans les finances des ménages en 2022. Un dangereux renversement de tendance photographié aujourd’hui par la Fabi, la Fédération des banquiers italiens indépendants, et Confesercenti.

Dans les comptes courants, 20 milliards de moins.  Après quatre années de hausse régulière, le solde total des comptes courants a diminué de près de 20 milliards en 2022. D’août à novembre, il y a eu, en effet, une baisse de 18 milliards, passant de 1.177 milliards à 1.159 milliards, soit une réduction de 1,5%. Déjà en juin, par rapport à mai, il y avait eu une première diminution de 10 milliards. Le retournement ostensible sur la capacité d’accumulation des titulaires de comptes courants, souligne l’analyse de Fabi, intervient après une longue période d’augmentation des soldes des dépôts bancaires : fin 2017, le montant total était de 967 milliards, fin 2018 de 990 milliards (+23 milliards), fin 2019 de 1 044 milliards (+54 milliards), fin 2020 de 1 110 milliards (+66 milliards) et fin 2021 de 1 144 milliards (+34 milliards). Si, au cours des sept premiers mois de 2022, les liquidités accumulées par les ménages ont presque atteint 1 180 milliards d’euros, avec une croissance – bien que plus lente que par le passé – de 0,9 % depuis le début de l’année, les données des quatre mois suivants confirment les craintes, désormais avérées, d’un « effondrement du pouvoir d’achat », souligne Fabi, « obligeant les Italiens à puiser dans leurs réserves pour faire face à des coûts plus élevés ».

Des prêts en hausse.  Avec l’inflation et l’augmentation du coût de la vie, on observe une augmentation des prêts à la consommation et une retenue sur les prêts personnels. Au total, le montant des prêts pour les deux catégories s’élève à 256 milliards d’euros à la fin de 2022, en hausse par rapport à janvier de la même année (+1,5 %) et dépassant la tendance régulière à la hausse depuis 2017 de 1,2 %. Les chiffres de la croissance du monde des prêts à usage spécifique et non spécifique sont une « gifle à ce que sont les conditions du marché, parce que ce ne sont certainement pas les taux d’intérêt bas qui poussent les demandes, mais plutôt la propension croissante aux achats à tempérament, ce qui rend contradictoire le rapport que les Italiens ont avec l’économie et l’épargne », souligne l’analyse.

Sileoni : le renouvellement des contrats est indispensable.  « L’inflation restera encore à des niveaux particulièrement élevés au cours des deux prochaines années : une première baisse ne sera enregistrée qu’à la fin de cette année, mais il faudra attendre 2025 pour voir l’indice des prix à la consommation revenir à une moyenne de 2% dans la zone euro », a déclaré Lando Maria Sileoni, secrétaire général de Fabi, commentant l’analyse des effets de l’inflation et du coût de la vie. Cela signifie, a-t-il ajouté, qu’en 2023 et 2024, les prix continueront à augmenter à un rythme important, avec des conséquences négatives évidentes pour tous les Italiens. La réponse ne peut être uniquement les hausses de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne, qui risquent en effet de devenir un boomerang sur le crédit. Des politiques fiscales plus incisives, visant à augmenter le revenu disponible, sont nécessaires de la part du gouvernement, et j’espère que des réponses en ce sens pourront déjà arriver cette année. Mais surtout, le renouvellement de toutes les conventions collectives de travail arrivées à échéance, avec des augmentations salariales importantes, est indispensable. Je rappelle que plus de six millions de travailleurs attendent le renouvellement de leurs conventions collectives, dans certains cas depuis plus de cinq ans », a déclaré M. Sileoni, qui a ajouté : « Nous allons bientôt commencer à négocier le contrat des travailleurs de la banque et nous sommes sur le point de terminer la plate-forme syndicale.

Confesercenti : 41 milliards d’économies partis en fumée.  Plus grave encore, le solde des dépenses supplémentaires engagées par les familles pour les Confesercenti. Entre les coûts élevés de l’énergie et l’inflation, en 2022, les familles italiennes seront obligées de brûler 41,5 milliards de leurs économies pour tenter de préserver leur niveau de vie désormais assiégé par des coûts incompressibles : la part des familles absorbée par les dépenses pour les services publics et le logement devrait s’élever à 45,8 % du total mensuel cette année. En 2019, il était de 35 %. Une situation qui pèse particulièrement sur les revenus faibles et moyens. Pour les ménages les plus pauvres – environ 10,5 millions – les coûts fixes représenteront cette année la moitié de l’ensemble des dépenses mensuelles, réduisant encore davantage la marge de manœuvre pour les autres dépenses. L’inflation érode de plus en plus le pouvoir d’achat.

Le pouvoir d’achat des ménages tombe à 2800 euros par mois . À la fin de 2023, le pouvoir d’achat des salariés sera inférieur de 2 800 euros à celui de 2021, tandis que pour les indépendants, il diminuera de 2 200 euros. Confsercenti calcule les effets d’une inflation qui, pour 2023, « serait égale à +5,6% en moyenne, portant la hausse des prix dans la période de deux ans 2022-23 à +14,1% ». Dans un tel scénario, les dépenses des ménages n’augmenteraient que de 0,5% cette année, indique également Confesercenti, qui parle d’un « résultat décevant », dû presque entièrement à l’augmentation des dépenses obligatoires, et qui ne serait atteint que face à une nouvelle réduction de 11 milliards de l’épargne des ménages.

By Nermond

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