sam. Juil 27th, 2024

Préparez-vous à désinflation un ralentissement de la course aux prix qui risque d’être encore plus rapide que prévu. « Le rythme de l’inflation a surpris en 2022. Le rythme de la désinflation pourrait surprendre en 2023 », écrivent les analystes de la banque suisse. Ubs  dans une étude publiée mercredi. Selon leurs calculs, à la fin de 2023, le taux d’augmentation de l’indice des prix à la consommation pourrait être de 2,2 % aux États-Unis et de 2,3 % en Europe. Ces niveaux sont très proches de l’objectif de 2 % fixé par le mandat des banques centrales et sont également très éloignés des chiffres de décembre, qui faisaient état d’une inflation de 9,2 % en Europe et de 6,5 % aux États-Unis.

Le ralentissement se poursuit depuis un certain temps déjà. En Europe, l’indice des prix a atteint un sommet en octobre (à 10,6 %), puis a commencé à redescendre. Aux États-Unis, le retournement de tendance s’est produit dès l’été : en juin, la hausse était de 9,1%, après quoi six mois consécutifs de baisse ont été enregistrés.

Plusieurs facteurs freinent l’inflation. Le durcissement des politiques monétaires ultra-expansives de la dernière décennie – entre les hausses de taux d’intérêt et le retrait des mesures d’achat d’obligations publiques et privées – n’est que le plus visible. Le refroidissement global du marché de l’énergie semble tout aussi important. Par rapport aux pics de l’été dernier, les prix internationaux du pétrole ont chuté d’environ 30 %, ceux du gaz naturel pour l’Europe de pas moins de 80 %. Les nombreux goulets d’étranglement le long des chaînes d’approvisionnement mondiales qui avaient été l’une des grandes surprises de la reprise post-pandémie semblent également avoir été résolus. Le coût des conteneurs pour le transport de marchandises par grands navires a chuté de 80 % par rapport aux prix faramineux d’il y a un an et demi.

Les analystes de la banque d’investissement de New York ont également Jeffries  conseillent leurs clients sur la manière d’agir face à une désinflation américaine considérée comme similaire à celle du début des années 1980, lorsque le gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE) a été nommé à la tête de la banque centrale. Paul Volcker  a porté les taux d’intérêt à 20 % et, en un an, a réussi à faire baisser l’inflation de 14 % à 3,5 %.

Et c’est là qu’apparaît le côté désagréable de cette désinflation. Parce que Volcker n’a pas hésité à envoyer l’économie américaine dans… récession  afin de battre l’inflation. Le resserrement monétaire peut avoir un coût très élevé en termes de contraction du PIB et de pertes d’emplois. C’est ce que rappellent, par exemple, les dizaines de milliers de licenciements annoncés par les plus grandes entreprises technologiques du monde : 12 000 suppressions chez Google, 11 000 chez Meta, 18 000 chez Amazon, pour ne citer que les plus grands groupes. Derrière ces coupes se cache la volonté d’adapter l’activité à un environnement économique dégradé, mais aussi une stratégie visant à contenir les coûts de personnel face aux augmentations de salaires nécessaires pour maintenir la motivation des employés en période de forte inflation. Si les salaires augmentent mais que les employés diminuent, l’effet de « spirale inflation-salaire » est réduit, ce qui contribue à refroidir l’indice des prix.

Parmi les avertissements de Jeffries aux investisseurs, il y a lieu de se préparer à une forte réduction des bénéfices des entreprises dont les chiffres d’affaires et les marges ont été gonflés par la hausse des prix. « Les coûts augmentent plus que les revenus nets », a averti Mike Wilson, directeur des investissements de Morgan Stanley en notant que les marchés ne semblent pas encore avoir compris les effets de la désinflation sur les bilans des entreprises.

L’attitude dominante des investisseurs est plutôt orientée vers un scénario qu’en Amérique on a appelé « désinflation immaculée « . Un ralentissement impeccable, c’est-à-dire peu coûteux, des prix ne s’accompagnerait pas d’une augmentation de la chômage  et la perte de valeur ajoutée. C’est le scénario que semblent retenir même les observateurs les plus autorisés.

Aller dans cette direction, c’est le Banque d’Italie qui, dans son bulletin économique publié vendredi, prévoit une croissance du PIB de 0,6 %, une inflation de 6,5 % et un taux de chômage stable à 8,2 %. Ce contexte serait conforme à la récession « légère et courte » qui ressort des analyses de la Commission européenne. Banque centrale européenne  et que le Président Christine Lagarde  confirmé au Forum économique mondial de Davos.

Cet optimisme est également répandu aux États-Unis. James Bullard  – Luis et l’un des gouverneurs de la Fed « locale » les plus écoutés – a présenté son analyse du début de l’année 2023 au début du mois de janvier. Il a expliqué qu’il s’attend à une année de désinflation au cours de laquelle le PIB augmentera encore « plus que prévu initialement ». Voilà, encore une fois, la désinflation « immaculée » qui, après une année 2022 extraordinairement difficile, semble vraiment le meilleur scénario pour un retour progressif à la normale pour les mois à venir.

By Nermond

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