jeu. Avr 18th, 2024

Non sans un certain désarroi, et toujours accompagnés d’une pointe de nostalgie, nous cherchons dans les archives et dans le nuage numérique de vieilles photos de nos confréries, en particulier des figures titulaires, qu’elles soient ou non actuelles. Dès leur conception ou presque, et sous l’impulsion du Concile de Trente et de la nécessité contre-réformiste, les confréries ont opté (pas toujours correctement, comme il est naturel dans une matière aussi hétérogène) pour le meilleur pour leur patrimoine matériel. Orfèvrerie, imagerie, sculpture des paniers… Et, bien sûr, la broderie.

Si, dans certains cas, les vicissitudes complexes de l’histoire – ou l’ignorance et la méconnaissance – ont causé des dommages insurmontables au patrimoine des confréries, la plupart des pièces ont été préservées et sont aujourd’hui uniques au monde par leur longévité, leur conservation et leur singularité. Ce n’est pas nous qui le disons, mais plutôt des entreprises au prestige reconnu dans le monde entier qui ont défilé sur la Plaza de España.



Le fait est que ces dernières années (peut-être en raison d’une plus grande sensibilisation au patrimoine et de la présence de professionnels du domaine qui fournissent des conseils artistiques aux organes directeurs), il y a eu un certain zèle pour récupérer le patrimoine de la confrérie qui, à un moment donné, a été perdu en raison de différentes circonstances. Prêts non réciproques, incendies, locaux mal gérés…. Aujourd’hui, nous pouvons peut-être retrouver ces images en noir et blanc qui semblaient utopiques et qui n’ont pris forme que dans notre imagination.

Nous avons appris récemment le cas de la Hermandad de la Estrella, qui a prévu l’exécution d’une nouvelle saya basée sur la plus ancienne que possédait la Vierge, datant de la fin du XIXe siècle et aux lignes asymétriques. Nous espérons le voir en 2024. La Esperanza de Triana, il n’y a pas longtemps, a également récupéré le dessin d’une saya du début du siècle dernier et la Hermandad del Cachorro, afin de régler la dette avec son propre style incontestable, a l’intention de rendre la saya Olmo pour la Virgen del Patrocinio, une pièce à la personnalité écrasante qui complète l’ensemble de ce paso de palio, l’un des plus réussis de toute notre Semaine Sainte. La Carretería a également récupéré la saya des Antúnez, un nom de famille que l’on découvre rien qu’en la lisant.

Bref, c’est une pratique qui se répand progressivement dans les confréries. Nous espérons qu’elle deviendra plus fréquente chez les nazaréens, comme dans les cas du Gran Poder, des Tres Caídas et de Los Gitanos (bien que ce soit une toute autre affaire, brodée ou non). Au XXIe siècle, il s’agit d’une renaissance de ce que nous étions autrefois et, essentiellement, d’un renforcement du caractère sacré et divin de l’image. Savoir d’où nous venons nous fera toujours respecter ce que nous sommes et renforcer l’identité qui nous unit et nous rend différents.

By Nermond

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