sam. Nov 9th, 2024

Une inflation à deux chiffres condamne les Italiens à le paradoxe de dépenser plus en achetant moins.  Et si les chiffres semblent indiquer que la consommation se maintient, la réalité est que la hausse des prix oblige les familles à restreindre leurs dépenses, notamment au supermarché.

Les données publiées hier par l’Istat pour le mois de novembre confirment cette tendance à  » l’épargne forcée  » pour contenir les prix élevés qui perdurent depuis des mois. Au niveau économique, la consommation est pratiquement stable, avec une augmentation de 0,4% en volume et de 0,8% en valeur, mais c’est la comparaison avec 2021 qui quantifie impitoyablement le poids de l’inflation. En novembre, les ventes au détail ont augmenté de 4,4% en valeur par rapport à l’année précédente, mais ont diminué de 3,6% en volume. Si l’on considère uniquement les denrées alimentaires, l’écart se creuse encore davantage : 6,6% de plus en valeur et 6,3% de moins en volume. Elle est un peu meilleure pour les biens non alimentaires, à l’exception des appareils ménagers, avec une bonne performance du secteur de la parfumerie et des soins personnels (+7,6%).

Les données trimestrielles le confirment également inadéquation entre l’argent dépensé et la quantité de produits achetés  bien que de manière moins marquée (+08,% contre -1,4 %). L’institut de statistique, en commentant les données et les pourcentages, souligne que « sur le plan tendanciel, toutefois, la dynamique mise en évidence au cours des cinq mois précédents continue à se manifester : à une croissance encore soutenue des ventes s’oppose une baisse marquée des volumes due surtout à l’évolution des ventes de produits alimentaires ». En ce qui concerne les types de distribution, la grande distribution, avec 7% de plus, et le commerce électronique, avec 4,7%, obtiennent de meilleurs résultats que les petits magasins.

Sur le sentier de la guerre, les associations de consommateurs, qui doivent composer avec les poches de plus en plus vides des familles, soulignent que l’augmentation des accises sur les carburants, qui a débuté en janvier, aura un effet négatif supplémentaire. . « La hausse des ventes n’est qu’un effet d’optique qui dépend de l’inflation », souligne l’Unione Nazionale dei Consumatori, qui parle d’Italiens « au régime forcé » et attribue la hausse des ventes de produits non alimentaires au Black Friday. Pour le Codacons, la baisse des ventes au détail est chiffrée à 1053 euros par famille en un an, soit quelque chose comme 27 milliards d’euros. Selon Assoutenti, les familles mettent de moins en moins de nourriture sur la table, avec une baisse annuelle estimée à 484 euros pour un ménage de quatre personnes. Ils mettent également l’accent sur les économies en se tournant vers les magasins discount, qui ont enregistré une hausse de 10,3 % de leurs ventes en novembre. Un résultat qui, selon Coldiretti, souligne la difficulté dans laquelle se trouvent les familles italiennes, qui dépenseront près de 13 milliards de plus en alimentation et en boissons en 2022. Sur le podium des produits les plus soumis aux augmentations, on trouve les légumes, devant le pain, les pâtes et le riz, la viande et la charcuterie. Pour Confcommercio, la perte de revenus et l’érosion de l’épargne accumulée générée par l’inflation obligent les familles à adopter un comportement sélectif : « Le commerce électronique regagne du terrain, les petits magasins souffrent et, au sein de la grande distribution, les magasins discount fonctionnent, une configuration qui n’est pas nouvelle pour l’Italie de la croissance « zéro » ».

Moins sombre est le jugement de Confimprese, qui souligne que les Italiens font preuve, dans ce cas aussi, d’une grande résilience et « n’ont que partiellement modifié leur comportement, soutenu par le désir de revenir à des styles de consommation pré-pandémiques, mais l’érosion générée par la croissance des prix sur le pouvoir d’achat est un signal à prendre sérieusement en considération ».

Federdistribuzione souligne l’engagement de la grande distribution à introduire progressivement des augmentations sur les produits achetés, dans le but de protéger le pouvoir d’achat des familles et de sauvegarder la consommation, et ajoute que l’objectif doit maintenant être de freiner l’inflation, qui est estimée à 5,3% en 2023.

By Nermond

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *