sam. Juil 27th, 2024

Une demande en mariage rejetée deux fois en l’espace de deux ans. L’intérêt d’Iliad, l’entreprise française arrivée en Italie il y a six ans et qui a conquis près de 10 % du marché, de s’associer à son rival Vodafone (qui détient aujourd’hui 27 % des utilisateurs de téléphones mobiles) pour créer un géant des télécommunications, n’a pas trouvé d’écho.

Dans un communiqué laconique, Iliad a fait savoir que la proposition avait été rejetée et qu’elle poursuivrait désormais seule sa stratégie de croissance. Le 18 décembre dernier, Iliad avait mis sur la table la création d’une joint-venture à 50/50 (mais avec la possibilité d’un rachat pur et simple dans les cinq ans) qui attribuait aux activités de Vodafone en Italie une valeur d’entreprise de 10,45 milliards d’euros et à Iliad 4,25 milliards d’euros.  Vodafone, explique Iliad dans sa note d’aujourd’hui, « aurait bénéficié de 6,6 milliards d’euros en espèces et de 2 milliards d’euros en financement d’actionnaires, en plus d’une participation de 50 % dans la nouvelle société » résultant de la fusion. Iliad, quant à elle, aurait reçu « 0,4 milliard d’euros en espèces et 2 milliards d’euros en financement par les actionnaires ».

L’offre modifiée ces derniers jours par Iliad aurait créé, selon le soumissionnaire, « la meilleure combinaison possible dans l’intérêt de l’ensemble de la chaîne des télécommunications ». Suite à ce rejet, le groupe Iliad prévoit néanmoins de poursuivre sa croissance autonome en Italie, fort des 10,5 millions d’utilisateurs totalisés depuis son lancement en mai 2018 et de plus d’un milliard de chiffre d’affaires en 2023.

Dans le même temps, la réponse deVodafone  qui a confirmé que les négociations avec Iliad avaient été interrompues et a souligné qu’elle continuerait à étudier la situation. Un porte-parole du groupe a rappelé qu' »en décembre, Vodafone a fait savoir que nous explorions des options avec différentes parties en Italie ». Nous avons interrompu les discussions avec Iliad, tandis que les pourparlers se poursuivent avec d’autres parties ».  Vodafone n’a jamais caché son insatisfaction à l’égard du marché italien, mais contrairement à l’Espagne où elle s’est désengagée, elle continue d’étudier les options possibles et n’exclut pas une fusion et une vente de l’entreprise.

En décembre, elle avait accueilli froidement la proposition d’Iliad, soulignant toutefois qu’elle était « en faveur de la consolidation du marché dans les pays où elle n’obtient pas un retour sur investissement adéquat », comme l’Italie.

Depuis plusieurs semaines, des rumeurs font état de discussions en cours avec Swisscom, la société mère de Fastweb, mais l’intérêt pourrait également venir de Wind3.

Pour Iliad, il s’agit du deuxième « non » en deux ans. En février 2022, Vodafone avait rejeté une offre de 11,25 milliards d’euros pour les activités italiennes de la part d’un consortium dirigé par Iliad, puis en septembre de la même année, Xavier Niel, le propriétaire d’Iliad, avait acheté une participation de 2,5 % dans Vodafone.

By Nermond

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