ven. Juil 26th, 2024

En Italie, il y a de plus en plus de travail, mais les salaires ne suivent pas le rythme de l’inflation, augmentant de seulement 3,1 % en 2023 contre 5,9 % pour l’indice des prix à la consommation. Après les données sur l’augmentation du PIB en 2023 (+0,7 %, juste en dessous des +0,8 % indiqués dans le Nadef), vient un nouveau chiffre record sur le nombre de personnes employées en Italie, qui s’élève à 23,75 millions. Dans un pays où les écarts sociaux et économiques se creusent, le taux de chômage total a baissé à 7,2% en décembre (-0,2 point par rapport à novembre) et le taux de chômage des jeunes à 20,1% (-0,4 point). Selon les données provisoires publiées par l’Istat, le taux total est à son plus bas niveau depuis décembre 2008 (où il était de 6,9%), celui des jeunes depuis juillet 2007 (19,4%).

En revanche, le taux d’emploi s’élève à 61,9%, avec une augmentation de 456 mille emplois en glissement annuel, synthèse de l’augmentation de 418 mille salariés permanents et de 42 mille indépendants contre la diminution de 5 mille salariés temporaires. Par rapport au mois précédent, certains signes ne doivent cependant pas être sous-estimés. En effet, si l’emploi progresse (+0,1%, parties à +14 mille) chez les hommes, les intérimaires, les indépendants et les moins de 34 ans, il diminue en revanche chez les femmes, les salariés permanents et les plus de 35 ans. Le nombre de demandeurs d’emploi a diminué (-2,7%, soit -50.000 unités) pour les hommes et les femmes et pour tous les groupes d’âge, à l’exception des 15-24 ans chez qui une augmentation a plutôt été observée.

Selon les données de l’ISTAT, l’augmentation du nombre de personnes inactives (+0,2%, soit +19 mille unités, entre 15 et 64 ans) concerne les femmes et les personnes de plus de 35 ans ; chez les hommes et les 15-34 ans, on observe une diminution. Le taux d’inactivité passe à 33,2% (+0,1 point). En comparant le quatrième trimestre 2023 au troisième trimestre, on constate une augmentation du niveau d’emploi de 0,6 %, pour un total de 135 000 personnes occupées.

Un problème de salaires et d’inégalités

Tout va bien, alors ? En fait, ce qui ne va pas en Italie, c’est surtout le niveau des salaires. Il ne suffit pas d’avoir un emploi si cet emploi ne permet pas à beaucoup de maintenir une vie digne ou de pouvoir payer un loyer ou une hypothèque sans difficulté. Ce matin, l’Istat a également publié l’indice des salaires horaires, qui a augmenté de 3,1 % par rapport à l’année précédente. Un niveau suffisant ? Il suffit de dire que l’inflation annuelle moyenne de l’année dernière était de 5,9 %, selon l’indice Ipca, ce qui représente presque le double de l’augmentation des salaires.

Toujours en décembre, un rapport de l’Inapp indiquait qu’entre 1991 et 2022, les salaires réels en Italie sont restés pratiquement au point mort, avec une croissance de 1 %, contre 32,5 % en moyenne dans la zone de l’OCDE. Ce chiffre est également lié à la faible productivité du travail, qui a de toute façon augmenté plus que les salaires, et à la poussée inflationniste. Le président de l’Inapp, Sebastiano Fadda, a récemment rappelé que l’introduction du salaire minimum légal pourrait être utile dans ce contexte. Du point de vue des entreprises, le phénomène de la « pénurie de main-d’œuvre » devient donc de plus en plus cohérent, les employeurs éprouvant des difficultés à pourvoir les postes vacants pour différentes raisons.

En outre, 29 contrats attendent encore d’être renouvelés à la fin du mois de décembre 2023, ce qui concerne environ 6,5 millions d’employés, soit 52,4 % de l’ensemble des employés. Selon l’Institut, les 44 conventions collectives nationales en vigueur pour la partie économique concernent 47,6 % des salariés – environ 5,9 millions – et correspondent à 48,1 % de la masse salariale. Le temps d’attente moyen pour le renouvellement des employés dont le contrat a expiré est passé de 20,5 mois en janvier 2023 à 32,2 mois en décembre 2023.

Même le dernier rapport d’Oxfam, publié ces derniers jours, souligne qu’au-delà de l’augmentation de l’emploi, le fossé entre les riches et les pauvres se creuse en Italie. La répartition entre 2021 et 2022 montre que la part de la richesse détenue par les 20 % les plus pauvres a diminué de près de moitié (de 0,51 % à 0,27 %), alors que la part des 10 % les plus riches est restée stable. Si, à la fin de 2021, la richesse des 10 % les plus riches était 6,3 fois supérieure à celle détenue par la moitié la plus pauvre de la population, le ratio dépassera 6,7 en 2022. Le profil inégal de la répartition des revenus place notre pays en 21e position sur les 27 États membres de l’UE. Des écarts importants subsistent également entre le nord et le sud de l’Italie, ainsi qu’entre les zones métropolitaines et les zones intérieures.

By Nermond

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *