sam. Juil 27th, 2024

« Si tout le monde le faisait » est le slogan choisi par les Nations Unies pour la 38ème Journée internationale des Volontaires qui est célébrée aujourd’hui. Un slogan qui veut souligner le pouvoir des actions collectives de solidarité. C’est ce qu’affirme CSVnet, le réseau des centres de services volontaires, en annonçant que cette journée, qui se déroule également en Italie, vise à mettre en évidence la « valeur de l’action collective ». L’événement national « Partager, valoriser, construire », promu par Forum Terzo Settore, CSVnet et Caritas Italie, se tient aujourd’hui à Cosenza, Capitale italienne du volontariat 2023, qui passera cette année le relais à Trente pour 2024. La cérémonie au Palazzo della Provincia de la ville calabraise sera saluée par Maria Teresa Bellucci, vice-ministre du Travail et des Politiques sociales, et les participants seront Luciano Squillaci, porte-parole du Forum Terzo Settore Calabria, Chiara Tommasini, présidente de CSVnet, et Don Marco Pagniello, directeur de Caritas italiana. À cette occasion, trois recherches seront présentées : « Noi+. Valorisez-vous, valorisez le volontariat », l’enquête menée par Forum Terzo Settore, Caritas Italiana et l’Università degli studi Roma Tre sur les compétences des volontaires ; « Partecipo quindi dono », promu par CSVnet et édité par le Centro studi Medì, sur les pratiques de don et de solidarité des citoyens étrangers dans la période Covid ; « Il volontariato che cambia » : un focus sur les expériences de volontariat dans la région de Cosenza.

 L’appel à la bonté. Avec les mains, avec les yeux, avec les oreilles attentives, avec la proximité. Des gestes d’amour envers les proches qui peuvent guérir les poisons les plus dangereux de la société, le désespoir et le désarroi, mais aussi la peur et la résignation. Une vague de gratuité que l’on célèbre aujourd’hui à l’occasion de la Journée mondiale du bénévolat et que le pape a également rencontrée lorsqu’il a rencontré des dizaines de milliers de bénévoles et d’associations au cours de son pontificat. Pourquoi le volontariat représente-t-il une vocation aussi forte en Italie ? Dans le livre Io avrò cura di te. La chiamata per il bene comune (L’appel au bien commun) publié par Solferino et Lev, l’éditeur Riccardo Bonacina, fondateur et chroniqueur de Vita, propose quelques réponses, après avoir rassemblé les discours, encycliques et messages de François dans ce qu’il définit comme « presque une catéchèse sur le volontariat ».

Au début de son pontificat, le pape nous avait prévenus : « L’Église n’est pas une ONG ». Dix ans plus tard, le volontariat tel qu’il est décliné dans notre pays occupe de plus en plus de place dans les catéchèses et les discours de François. Y a-t-il donc eu un changement de perspective ? Comment l’expliquer ? 

Lorsque j’ai rencontré le Pape, il m’a dit que le volontariat était la chose la plus importante que nous ayons en Italie. Il avait aussi découvert avec joie les oratoires, les banques coopératives et les banques rurales, mais notre plus grand trésor culturel restait le monde du volontariat. Au cours de son pontificat, François a appris à connaître et à vivre cette réalité toute italienne, en l’approfondissant encore après la pandémie. De plus, il a saisi cet aspect souvent inconscient chez les volontaires : ceux qui se portent volontaires font un choix de liberté, ils se poussent à sortir de leur fauteuil, de la télévision et à aller vers les autres. Le Pape a compris que ce choix de liberté est essentiel dans ce monde dont il rêve, un monde qui a besoin de volontaires, de personnes qui rêvent ensemble.

Si le volontariat est un choix qui nous rend libres, de quoi nous libère-t-il ? 

Il nous libère du repli sur soi. Il nous pousse vers l’extérieur, vers l’autre et vers le haut. Le pape François nous rappelle souvent notre tâche en tant qu’Église en sortie, Église en chemin. Marie est l’image de l’Église qui sort et se met au service des autres. Marie devient également l’icône du bénévolat. La référence est l’épisode de la Visitation avec l’archange Gabriel lui annonçant que sa cousine âgée, Élisabeth, est enceinte : dans cette circonstance, Marie montre, dit le pape, les trois mouvements propres au bénévole : elle écoute, elle décide et elle se met rapidement en route. Ce sont les trois actions, les trois aptitudes du volontaire. Sans oublier qu’une fois le service terminé, il est bon de rentrer chez soi, comme Marie.

François nous rappelle qu’il n’y a pas de bénévolat de bureau et qu’il n’y a pas de bénévolat à la télévision. Quelle est donc la mission du volontariat dans notre société ?  

Semer l’expérience du bien. Partons de tout le bien qui existe et rappelons-nous que ceux qui ne font pas l’expérience du bien ne peuvent pas espérer. On a besoin d’une caresse d’un être cher ou de l’attention d’une mère, l’expérience du bien donne du contenu à l’espérance. Après une période de grande sécheresse, le pape a utilisé cette expression incroyable au début de l’année 2023 : « Nous avons besoin d’espoir, comme la terre a besoin de pluie ». Le volontariat a pour mission de semer l’expérience du bien. Je me souviens de ce souhait du pape au monde du volontariat : « Semez l’espoir, semez le parfum de l’espoir, et non le vinaigre de l’amertume et du manque d’espoir ». Telle est la tâche du volontariat dans notre pays.

Dans le livre que vous avez édité, vous évoquez également un modèle économique dans lequel la maximisation du profit est remplacée par la croissance du bien commun. De quoi s’agit-il et comment la nouvelle économie du bien commun peut-elle être réalisée ?  

Par la solidarité, qui peut et doit être le moteur d’un autre type de développement. Le Pape, outre le volontariat et les oratoires, a saisi la spécificité italienne des banques de crédit coopératives et des banques rurales : une économie coopérative ne contribue pas seulement à rechercher le bien-être de tous, au lieu de celui de quelques-uns, mais elle aide aussi l’homme à ne pas être seul, ce qui est un aspect important pour favoriser la proximité, y compris au travail.

Le travail des organisations bénévoles est beaucoup plus efficace lorsqu’elles travaillent ensemble, même avec les États. Quel est le miracle du rassemblement, le miracle de la multiplication des espoirs ? 

Le volontariat crée un « nous » plus fort que la somme des petites individualités. Et pour nous le rappeler, le Pape se réfère à l’épisode du paralytique de Capharnaüm qui est aidé par ses amis à rencontrer Jésus. Le Pape souligne un autre miracle, outre celui du pardon et de la guérison, celui de la rencontre entre amis. Cette capacité à ne pas rester indifférents mais à assumer la souffrance de l’ami malade, à trouver ensemble une stratégie créative et gagnante pour découvrir le toit et faire descendre la civière à l’intérieur de la maison. Jésus, souligne l’évangéliste, a fait ce qu’il a fait à cause de « leur foi ». En ce sens, comme nous le rappelle le pape, les rêves sont faits ensemble, seuls nous avons des mirages, nous voyons des choses qui n’existent pas. Alors que l’expérience du volontariat est ce rêve ensemble, cette multiplication de l’espérance.
 

Besoin de savoir

La Journée internationale des volontaires a été instituée en 1985 par l’Assemblée générale des Nations unies dans le but d’encourager le travail des volontaires dans le monde entier. Cette journée est célébrée le 5 décembre. Le titre de cette édition est « Le pouvoir de l’action collective : si tout le monde le faisait ». « Imaginez que plus de huit milliards d’entre nous se portent volontaires. Des possibilités illimitées pour le développement durable : de la nourriture et de l’éducation pour tous, un environnement propre et une bonne santé, des sociétés inclusives et pacifiques et bien plus encore », note l’ONU.

By Nermond

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