ven. Juil 26th, 2024

Un effet d’optique, déterminé par l’inflation. La dépense mensuelle de consommation des ménages en 2022 a augmenté en valeur de 8,7 %, un pourcentage identique à celui de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). Ce qui signifie qu’elle est restée inchangée en termes réels.

Un calme plat qui cache de nombreuses différences entre ceux qui ont dû réduire leur consommation, souvent précisément celle de l’alimentation, qui représente désormais moins d’un cinquième du budget mensuel, et ceux qui ont pu se permettre de maintenir leur niveau de vie inchangé. La répartition de la consommation étant asymétrique et plus concentrée dans les couches moyennes inférieures, la majorité des ménages n’a pas dépensé plus de 2.197 euros (2.023 euros en 2021).

En termes réels, les dépenses équivalentes diminuent de 2,5 % pour les ménages les plus pauvres, alors qu’elles augmentent de 1,8 % pour les ménages les plus riches. En 2022, les ménages les plus riches, qui dépensent jusqu’à 4700 euros par mois, ont un niveau de dépenses équivalentes totales 4,9 fois supérieur à celui des plus pauvres. Un ratio qui est resté constant depuis 2018, à la seule exception de 2020, où il est tombé à 4,7. Un effet qui s’explique aussi par le poids différent de l’inflation, qui est plus élevée pour les 20 % des ménages les plus pauvres et dépasse 12,1 % sur une base annuelle, et se réduit progressivement à 7,2 % pour les ménages du dernier cinquième, les plus riches qui dépensent plus en services et moins en biens.

Les écarts territoriaux restent importants : 782 euros de différence entre la dépense maximale dans le Nord-Ouest et la dépense minimale dans le Sud, 748 euros en 2021, et les différences dans les niveaux de dépenses entre les familles composées uniquement d’Italiens et celles dont tous les membres sont étrangers sont également accentuées (952 euros de plus, 850 en 2021).

Les ménages – explique l’Istat dans le rapport – ont mis en place des stratégies d’épargne pour faire face à la forte hausse des prix en érodant les ressources accumulées pendant les années de la crise Covid. En 2020 et 2021, en effet, le taux d’épargne brute avait bondi à 15,6 % et 13,2 %, respectivement, avant de retomber aux niveaux d’avant la crise de la Covid, soit environ 8 %. Dans de nombreux cas, ils ont dû modifier leurs choix d’achat, en particulier dans le secteur alimentaire. 29,5 % des ménages ont essayé de limiter la quantité et la qualité des aliments achetés par rapport à l’année précédente. Ce comportement est également confirmé par les données de l’ISTAT sur le commerce de détail, qui enregistrent en 2022 une hausse moyenne en valeur (+4,6 %), notamment dans les magasins discount, et une baisse en volume (-4,3 %) pour la vente de produits alimentaires.Les familles « semblent s’être adaptées aux défis de la poussée inflationniste », souligne l’institut de statistiques, et ont notamment limité en 2022 leurs achats de vêtements et de chaussures, contrairement aux deux années précédentes où ce sont les dépenses liées aux voyages et aux vacances qui ont été réduites.

Globalement, les dépenses non alimentaires en 2022 s’élèvent à 2 144 euros par mois et représentent 81,6 % des dépenses totales, en hausse de 10 % par rapport à 2021. La plus forte augmentation (+32,2%) est observée pour le chapitre Services de restauration et d’hébergement (134 € par mois), suivi par Loisirs, sport et culture (92 €, +15,9% par rapport à l’année précédente) : ainsi, la reprise des dépenses se poursuit, qui, même en 2021, a été pénalisée par la persistance des restrictions à la socialisation présentes, dans une bien plus large mesure, en 2020. En 2022, les dépenses de Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles (1 010 € par mois, +10,6 %, augmentation largement due à la forte tendance inflationniste de l’énergie), de Transports (+10,2 %, 266 € par mois) et d’Habillement et chaussures (+10,0 %, 103 €) ont également connu une croissance importante. Les dépenses pour le logement, l’eau, l’électricité, le gaz et les autres combustibles représentent 38,5% du total (37,8% il y a un an) et restent les plus élevées, suivies par les dépenses pour les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées, qui ont au contraire diminué de 19,3% à 18,4%.

By Nermond

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