ven. Juil 26th, 2024

Cher rédacteur,
J’ai lu avec attention l’article « Sources fossiles, c’est le début de la fin. Consumption down from before 2030 » de Pietro Saccò paru dans Avvenire le 13 septembre, non seulement pour le titre lui-même, mais aussi pour quelques points intéressants : 1) « … d’une part pour le remplacer par des énergies renouvelables et nucléaires, d’autre part (dans le cas chinois) la baisse de la consommation de charbon… » ; 2) « L’Iea, avec réalisme, nous rappelle aussi que malgré l’approche de ce « pic », la consommation d’énergie est en baisse. »2) « L’AIE, avec réalisme, nous rappelle également que malgré l’approche de ce « pic », le conseil est de continuer à investir dans des projets de production de pétrole et de gaz pour s’assurer que le monde aura l’énergie dont il aura besoin… » ; 3) « La baisse de la consommation d’hydrocarbures n’est de toute façon pas suffisante pour atteindre l’objectif global de zéro émission d’ici 2050… ». En fait, ils reconnaissent aussi une « dignité » au nucléaire, mais ils reconnaissent surtout la nécessité de poursuivre l’extraction du gaz et du pétrole, précisément parce que la réduction de la consommation ne peut pas être aussi rapide. Si tel est le cas, je suis d’abord surpris par le titre, mais plus encore par les deux phrases suivantes : 1) « Nous assistons au début de la fin de l’ère des combustibles fossiles et nous devons nous préparer à l’ère suivante » ; 2) « Le rapport de cette année, qui sera publié le mois prochain, montre que le monde est à l’aube d’un tournant historique ». Les deux me semblent optimistes, tout comme le titre, notamment parce qu’il s’agit de remplacer 80 % de l’énergie produite aujourd’hui (et sans énergie, il y aurait une catastrophe impossible à ignorer). Donc, si nous devons avoir confiance dans les énergies renouvelables et, espérons-le, dans la fusion nucléaire, la première n’étant pas résolue et la seconde étant très futuriste, je me demande pourquoi il y a tant d’optimisme et, surtout, l’ostracisme que notre monde exprime à l’égard des investissements « pétroliers », dont il y aura encore besoin, et pour longtemps, en dépit des énergies renouvelables qui sont les bienvenues. Le pape François lui-même, dans « Terra Futura » de Carlin Petrini, a plaidé pour une transition graduelle hors du pétrole.

Giuseppe Bertoni 

Cher Bertoni, je vous remercie tout d’abord de l’attention que vous avez portée à notre lecture. Les deux phrases « optimistes  ne sont pas de moi, mais extraites d’un discours de Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie. Il ne m’appartient pas de me faire l’avocat de Birol, mais il me semble que, peut-être avec trop d’insistance, le directeur de l’AIE dit quelque chose de techniquement correct : si la consommation d’hydrocarbures augmente régulièrement depuis un an et demi, il n’en est pas de même pour la consommation d’énergie.  siècle et demi, le déclin de leur utilisation est bien une transition historique et « le début de la fin » pour ces sources d’énergie. C’est pourquoi nous avons fait nôtres ces idées dans le titre. Pour le reste, je suis d’accord avec vous : la fin des énergies fossiles ne sera pas brève, elle durera des décennies, et doit être gérée avec réalisme et investissement intelligent, en évitant les oppositions idéologiques que l’on voit parfois même dans le monde catholique. 

By Nermond

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