ven. Juil 26th, 2024

Une grève en Australie  a poussé les prix du gaz à la hausse en Europe : les contrats à terme sur le marché de l’énergie sont en train de s’effondrer. Ttf  Les prix de l’électricité aux Pays-Bas pour les livraisons d’octobre ont commencé par augmenter de plus de 10 %, avant de ralentir à environ +6 %, à environ 35 EUR par mégawattheure. Ceci rappelle aux Européens que si la situation en termes d’offre et de prix est aujourd’hui apaisée, nous vivons dans un environnement qui nous incite à rester toujours attentifs à ce qui se passe sur le marché de l’énergie.

Les travailleurs des usines de regazéification de Gorgon  e Wheatstone Un peu moins de 500 personnes réclament des augmentations de salaire et des améliorations des conditions de travail à Chevron, qui contrôle l’usine avec Exxon et Shell. Il s’agirait d’un conflit local, si ce n’était que de cette usine située sur une île de la côte nord-ouest de l’Australie partent chaque jour des navires avec une cargaison totale d’environ 60 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), à destination du marché asiatique : Chine, Japon, Corée du Sud et Taïwan. Cela représente environ 5 % du commerce mondial de GNL. La manifestation, organisée par l’association Onffshore Allia ce a été reportée à deux reprises dans l’espoir de parvenir à un accord. Il n’y a pas eu d’accord, les négociations se sont enlisées et maintenant c’est sérieux : la manifestation commencera le 14 septembre et durera quinze jours si aucun accord n’est trouvé.

La perspective d’un blocage des approvisionnements australiens a incité les négociants asiatiques à chercher des alternatives, en se tournant vers les exportateurs de gaz naturel liquéfié du Moyen-Orient (surtout le Qatar) et aussi vers les Américains. Or, ces derniers sont déjà d’importants fournisseurs de l’Europe, qui a été contrainte d’augmenter drastiquement ses importations de gaz liquéfié pour réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe, dont la part dans les importations de gaz en Europe est de l’ordre de 1,5 milliard d’euros. a chuté de 45 % à 15 % en un an . La pression exercée sur les quelques fournisseurs de gaz naturel liquéfié fait grimper les prix.

Certes, pour l’instant, la situation, malgré quelques flambées des cotations, semble sous contrôle, loin de l’urgence de l’été 2022, quand l’Europe craignait de ne pas pouvoir se procurer suffisamment de gaz naturel pour chauffer les maisons en hiver et que le Ttf franchissait la barre des 350 euros par Mwh. Le travail de remplissage des centres de stockage a donné des résultats importants : la moyenne européenne est supérieure à 93% (en Italie, nous sommes proches de 94%). Cependant, à l’avenir, la tension sur les prix persistera : les contrats à terme Ttf, qui, malgré le fait que la centralité de la Hollande sur le marché européen du gaz appartient désormais au passé, restent le principal indice des prix européens, indiquent un prix moyen de 48 euros par Mwh pour l’hiver 2023 et 55 euros pour l’hiver 2024. . Un signe que le marché s’attend encore à une certaine instabilité à l’avenir.

Les effets que la grève australienne pourrait avoir sur les factures européennes confirment à quel point les facteurs d’instabilité peuvent être imprévisibles : le choix presque forcé de se tourner davantage vers le marché du gaz liquéfié plutôt que vers le gazoduc conduit l’Europe à être plus « dans le marché ». Les transporteurs de GNL peuvent changer de destination en fonction de l’offre la plus intéressante pour leur cargaison, avec une flexibilité que les exportateurs de gaz par gazoduc n’auront jamais. Cela aide l’Europe lorsque la demande est faible et l’offre abondante, mais aggrave la situation lorsqu’il y a des goulets d’étranglement du côté de l’offre.

La hausse des prix du gaz intervient notamment à un moment où le marché des matières premières énergétiques est déjà soumis à de fortes tensions. Les Russie  et laArabie Saoudite  ont confirmé la réduction de la production de pétrole dans le but de faire remonter les cours du brut, qui semblent d’ailleurs se diriger vers les 100 dollars le baril. Avec les effets inévitables sur les prix à la pompe en Europe (où nous payons aussi la faiblesse de l’euro). Dans ces conditions, malgré le ralentissement de l’inflation, nous nous dirigeons vers un automne sinistre.

By Nermond

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