ven. Juil 26th, 2024

Il est toujours facile de raisonner avec le recul, mais bon nombre des milliers de ménages qui se débattent aujourd’hui avec des remboursements hypothécaires en hausse auraient pu éviter cette situation. Les taux de la Banque centrale européenne étaient à zéro depuis une décennie : renégocier un prêt hypothécaire à taux variable pour fixer les échéances à un niveau bas, surtout si l’on avait encore plusieurs années de dettes à rembourser, était une bonne affaire évidente. Même si, au début du moins, la mensualité à taux fixe pouvait être un peu plus élevée que celle d’un taux variable obtenu quelques années plus tôt et qui, avec les taux zéro, était devenu dans bien des cas ultra bon marché. Il fallait saisir cette opportunité, mais beaucoup ne l’ont pas fait : selon les estimations du syndicat Fabi, sur un total de 437 milliards d’euros d’encours hypothécaires, 147 milliards sont à taux variable. Près d’un million de familles sont en difficulté.

Il n’est pas juste d’en faire une « faute » : beaucoup de ces familles n’ont pas compris ce qui pouvait arriver avec leur dette. C’est un problème de éducation financière un sujet qui n’a été traité concrètement que récemment en Italie également, notamment grâce à la création en 2014 de la Fédération pour l’éducation financière et l’éducation à l’épargne (Feduf ) à la demande de l’Association bancaire italienne, et le Comité pour l’éducation financière (Edufin ) lancé en 2016 au ministère de l’économie.

En particulier, l’introduction de l’enseignement à l’école des questions de base concernant les choix à faire en matière d’argent a été incluse dans le projet de loi sur l’éducation. Décret-loi sur la compétitivité même s’il faut maintenant travailler sur tous les détails. Et il est clair que si l’on commence dès l’école primaire, les effets positifs de cet enseignement sur la population ne seront visibles que dans plusieurs années.
En attendant, le manque d’éducation financière pèse lourd, comme le montre la crise hypothécaire.

Le groupe d’assurance allemand Allianz a mené une enquête à l’échelle européenne sur le coût du manque de connaissances financières des ménages, en interrogeant mille ménages dans chacun des sept pays étudiés. Il en ressort qu’en Italie, 21 % des ménages n’ont pas les connaissances de base nécessaires pour faire des choix financiers judicieux, 61 % ont des compétences moyennes et 18 % ont des connaissances financières élevées. Selon les estimations de Allianz une mauvaise éducation financière peut coûter en moyenne 2 150 euros par ménage et par an. Projetés sur toute une vie, ces coûts se traduisent par une perte significative de richesse pour les ménages non préparés : la différence d’épargne entre les ménages ayant une éducation financière médiocre et ceux ayant des compétences élevées sur une période de 30 ans atteint 1,5 milliard d’euros. 128 milliers d’euros .

Une éducation financière insuffisante fait vraiment mal, commente Ludovic Subran En effet, sur de longues périodes d’investissement, comme lors de l’épargne retraite, cela peut littéralement coûter une fortune. Heureusement, savoir prendre des décisions financières intelligentes n’a rien de transcendantal : en acquérant les connaissances et les compétences de base, les gens peuvent passer d’une littératie financière faible à une littératie financière moyenne et acquérir ainsi un net avantage financier ». 

By Nermond

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