mer. Avr 17th, 2024

Entre décembre 2021 et mars 2023, le solde total des comptes courants des ménages et des entreprises a diminué de plus de 61 milliards d’euros, passant de 2 076 milliards d’euros à 2 015 milliards d’euros. En seulement trois mois, de décembre 2022 à mars 2023, la variation négative s’est élevée à plus de 50 milliards. C’est ce qu’indique une analyse de la Fédération des banques italiennes indépendantes (Fabi). « Le renchérissement du coût de l’argent par la Banque centrale, explique le syndicat bancaire, a changé les cartes sur la table des familles et des entreprises, et avec un mélange imparfait de taux et d’inflation, la richesse accumulée au fil des ans risque de partir en fumée dans un court laps de temps. Hausse effrénée des prix, renchérissement des crédits, perte de pouvoir d’achat sont quelques-unes des conséquences majeures d’un mécanisme économique pervers qui fragilise la trésorerie des Italiens et continue à peser sur leur capacité d’épargne ».

Entre-temps, poursuit l’analyse, l’écart entre l’évolution des taux d’intérêt appliqués aux prêts et aux hypothèques et celle des taux appliqués aux dépôts et aux comptes se creuse. Si les premiers ont en effet largement augmenté au fil des ans, permettant aux banques de multiplier leurs revenus et d’atteindre le seul objectif d’augmenter les profits, favorisant ainsi les actionnaires avec des dividendes toujours plus élevés, les seconds sont restés pratiquement inchangés, démontrant le peu de cas que font les établissements de crédit de la rémunération de ceux qui déposent leurs liquidités dans les banques. Cette réalité est confirmée par les bénéfices au 31 décembre 2022 des plus grands établissements de crédit italiens, qui s’élèvent à 12,8 milliards d’euros, soit une hausse de 66 % par rapport à 2021, signe d’une augmentation des revenus, d’une baisse des coûts du crédit et d’une stabilité des dépenses d’exploitation. Il convient de noter que les banques ont commencé à augmenter les taux sur certaines formes de financement, telles que les dépôts à terme ou les dépôts à terme et les opérations de pension, tandis qu’elles tendent à maintenir des rémunérations particulièrement basses sur les comptes courants, désormais de plus en plus considérés comme un service et non comme une forme d’épargne.

En ce qui concerne les « réserves », l’analyse de tous les chiffres des comptes courants et des dépôts au cours des deux dernières années montre clairement un signe de détresse générale, car l’érosion des liquidités dans les portefeuilles des ménages et des entreprises ne laisse aucun doute sur le soutien que les « tirelires » des Italiens ont garanti à l’économie du pays, mais aussi sur les difficultés qu’ils continuent d’éprouver pour préserver les liquidités accumulées avec sacrifice et sens de la protection pour un avenir encore incertain. Dès les premiers mois de 2022, le coût de la vie et l’inflation ont non seulement inversé la tendance de l’épargne des ménages, proche de zéro au cours des cinq premiers mois (0,2 % en moyenne de janvier à mai) et avec des taux de croissance décroissants au cours des six mois restants, mais ont également commencé à éroder les réserves accumulées par le système productif italien (à hauteur de 1,4 %, soit 4,4 milliards d’euros), qui n’a désormais plus de ressources financières à consacrer aux investissements.

Les ménages italiens, rappelle Fabi dans son analyse, disposaient de dépôts bancaires d’environ 1 163 milliards d’euros à la fin de l’année 2021 et de 1 174 milliards d’euros en décembre 2022, tandis que les liquidités en compte détenues par les entreprises s’élevaient à environ 428 milliards d’euros à la fin de l’année 2022 et à 423 milliards d’euros en décembre dernier. Ensemble, ces deux composantes ont dépassé 1.500 milliards d’euros à la fin de 2022, ce qui, avec les liquidités des organismes sans but lucratif, des organismes de sécurité sociale et des sociétés d’assurance, s’est rapproché du plafond de 2.015 milliards d’euros à la même date, contre 2.076 milliards d’euros à la fin de 2021. La baisse globale des ressources déposées a représenté, en seulement trois mois, pas moins de 50 milliards d’euros dépensés pour couvrir la consommation et les investissements. Si l’on analyse toutes les formes de dépôts sur les comptes bancaires, ce sont plus de 61 milliards d’euros de dépôts totaux qui ont été « pillés » par les Italiens entre décembre 2021 et mars 2023, et qui sont utilisés pour faire face aux dommages économiques causés par l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat.

By Nermond

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