« Solano de las marismas, toi qui lisses les sables ». Chant du chœur de la Confrérie de La Puebla del Río ces sevillanas rendues célèbres par leurs compatriotes, Los Romerosavec l’accompagnement instrumental de l’orchestre symphonique du village. Une symbiose musicale parfaite (si vous me permettez le jeu de mots) pendant que les frères aînés et les présidents des affiliés faisaient leur protestation de foi dans le real de la aldea. Le nonce apostolique, Bernardito Cleopas Auzaavec son espagnol si particulier, vient de prononcer l’homélie de cette messe de la Pentecôtequi a échappé à la menace de l’eau et est célébrée sous le grand soleil de mai, un dimanche d’élection.
C’est certainement l’un des meilleurs accompagnements musicaux que cet office religieux a connu ces dernières années. Plein de solennité, mais sans renoncer à la tradition sonore de cette célébration, pour laquelle, entre autres, elle est si connue.
Dans quelques semaines, ce sera 30 ans depuis la visite de Jean-Paul II -pape élevé aux autels- au Rocío, une visite historique au cours de laquelle il a exhorté le monde à être des pèlerins du Rocío. La figure du Saint-Père polonais est évoquée à chaque instant par le nonce, qui rappelle plusieurs des messages que le Souverain Pontife a inclus dans le discours prononcé depuis le balcon surplombant le marais, conçu par le sévillan Luis Becerraune référence dans l’art de l’architecture éphémère.
« La meilleure promotion
Cette exhortation – « Que chacun soit un rociero ! » – s’adresse à Monseigneur Auza. « la meilleure publicité et promotion de la Virgen del Rocío ».. Et oui, il faut reconnaître que dans le monde des slogans et du marketing, peu de phrases aussi emphatiques ont été réalisées pour donner un caractère universel à un événement tel que celui qui est célébré ces jours-ci dans les terres de Doñana.
Le Nonce est arrivé au village le samedi après-midi, alors qu’il restait encore plusieurs confréries à présenter. Il venait de Séville, après avoir présidé la cérémonie d’ordination des deux évêques auxiliaires de l’archidiocèse. Il a participé à la cérémonie d’ordination des deux évêques auxiliaires de l’archidiocèse. Rosaire d’Almontel’un des moments les plus beaux et les plus mémorables du pèlerinage. La religiosité populaire de l’Andalousie n’est pas étrangère à Monseigneur Auza, qui a présidé il y a quelques années plusieurs cérémonies de confréries, comme celle de la Vera-Cruz d’Alcalá del Río pour l’anniversaire du couronnement de sa patronne, la Virgen de las Angustias, ou celle de la Macarena. Une sapience notoire lorsqu’il s’agit de prêcher et de capter l’attention des fidèles sans avoir à se cacher derrière des clichés éculés.
L’apothéose musicale
Son homélie est un rappel constant de la figure de Jean-Paul II, « le pape du Rocío », qui voulait « faire un pèlerinage » sur ces sables pour se prosterner devant la Blanca Paloma. On se réfère à son message, lorsque de ce balcon il demandait aux pèlerins de faire du Rocío « une véritable école chrétienne », comme celle créée dans ce cénacle juif qui a vécu la première Pentecôte de l’histoire. La semence de l’Église. Ces paroles étaient parfois entrecoupées par le bruit des hélicoptères qui survolaient la zone. Monseigneur Auza a terminé son sermon par un clin d’œil à la dévotion à la « rociera » et au pèlerinage. De sa gorge s’échappe un « Vive la Virgen del Rocío, vive la Mère de Dieu !
Le répertoire musical de la chorale de La Puebla est un échantillon parfait des meilleures sevillanas chantées en l’honneur de la patronne d’Almonte et de la dévotion au Rocío. Un authentique plaisir sonore plein de solennité avec l’accompagnement des instruments à cordes de l’orchestre symphonique de cette municipalité. Une mélodie qui rend supportable le long acte de protestation de la foi de l’Église catholique d’Almonte et de la dévotion à Rocío. 127 confréries filiales et la communion des fidèles. L’interprétation du Salve, rendu si célèbre par les Les Romeros de la Puebla ont atteint – pardonnez le pédantisme – le zénith musical en ce dimanche midi. Applaudissements et même ovations dans l’arène. La Puebla a bien fait les choses.
Tambours à Gines
La fête se propage maintenant dans un village où la mort de l’un d’entre eux est survenue. Antonio Gala. Depuis plusieurs années, les tambours qui participent à la messe de Pentecôte se rendent à la maison de la confrérie des Ginesdans la cour duquel on danse les sevillanas au son du tamboril et de la gaita, l’autre grand patrimoine sonore de la fête.
C’est précisément sur le balcon de Gines que le nonce apostolique devrait assister à la procession de la Blanca Paloma, dès le matin du lundi de Pentecôte, point culminant d’un pèlerinage en blanc et jaune (couleurs pontificales), avec le jour des élections et au cours duquel tout le monde, une fois de plus, devient rociero.