mer. Avr 24th, 2024

La route est tracée et le risque élevé, soixante-dix mille emplois, mais le passage à la voiture électrique peut représenter une opportunité pour l’Italie de relancer la production et de rattraper la France et l’Allemagne. Roberto Benaglia, secrétaire général de la Fim Cisl, est convaincu qu’il n’y a pas besoin de terrorisme ou de discours idéologique, mais plutôt de stratégies à long terme.

En Italie, il y a 262.000 travailleurs dans le secteur automobile, quel sera l’effet de la transition électrique sur l’emploi ?  La décision de mardi est la dernière étape d’un processus qui a commencé il y a deux ans. Le syndicat affirme depuis longtemps que ces décisions doivent être soutenues par une politique qui protège non seulement les consommateurs mais aussi les travailleurs. Le secteur automobile représente aujourd’hui 5 % du PIB et 10 % de l’industrie manufacturière ; c’est un secteur qui paie de bons salaires et où la précarité est notablement absente. Pas moins de 70 000 emplois sont menacés. Ce qui est inquiétant, c’est que l’Europe a voté sans dire aux industries comment elle compte les soutenir dans un processus qui implique une transformation du professionnalisme.

A partir de 2030, les grands constructeurs automobiles ne produiront plus que des voitures électriques, car on en aura besoin…  moins de travailleurs ?  La production de voitures électriques implique une réduction de 30 % de la main-d’œuvre, ce qui nécessitera une reformulation des horaires de travail. Il faudra beaucoup d’imagination contractuelle pour rendre le travail durable, je pense par exemple à la semaine de quatre jours. La voiture électrique de nouvelle génération comporte un nombre beaucoup plus réduit de composants et sera donc plus facile à fabriquer et à assembler.

Les voitures électriques immatriculées représentent 3,7 % du total en raison de coûts excessifs, comment sortir de cette contradiction ?  Nous sommes très en retard : en Italie, il n’y a pas de marché  » pur  » de la voiture électrique, qu’il faut soutenir en investissant dans le réseau et surtout en incitant à l’achat, sinon nous aurons des travailleurs licenciés qui ne pourront pas se permettre d’acheter des voitures électriques coûteuses. Nous avons le parc automobile le plus ancien d’Europe. L’Allemagne et la France ont déjà commencé alors que nous sommes au point mort, nous sommes un fort producteur et exportateur de composants, nous devons devenir un pays attractif et ouvrir de nouvelles entreprises. D’autre part, la production prévue par l’UE de nouveaux modèles avec des moteurs à essence et diesel Euro 7 doit être évitée, ce serait un investissement inutile.
 

Le ministre Urso a rouvert la table Stellantis,  quelles sont les perspectives ?  C’était la première réunion pour le nouveau gouvernement, Stellantis s’est engagé à maintenir tous les sites de production. Il y a des engagements importants pour Cassino avec les nouveaux modèles Alfa, pour Melfi où il faut augmenter les volumes et pour Termoli où sera construite la Gigafactory pour produire des batteries pour les voitures électriques et non plus des moteurs. Deux mille travailleurs devront changer d’emploi, un plan de reconversion est nécessaire pour créer les métallurgistes du futur.

By Nermond

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