ven. Déc 6th, 2024

Le front des pays opposés au projet irlandais d’introduire des avertissements relatifs au cancer sur les bouteilles de vin s’agrandit, avec l’espoir d’amener les représentants du gouvernement de Dublin à adopter une position plus souple, les rapprochant ainsi de Bruxelles. L’Italie, la France et l’Espagne, mais aussi le Portugal, le Danemark, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie pourraient unir leurs forces pour faire pression sur la Commission européenne. . Ces derniers jours le ministre de l’agriculture Francesco Lollobrigida  Les canaux diplomatiques ont été activés au cours des dernières semaines pour impliquer cinq autres pays sceptiques quant à la compatibilité entre les règles du marché intérieur et celles que Dublin voudrait adopter, d’autant plus que la Commission a annoncé des mesures communautaires en la matière. L’initiative des huit pays pourrait se concrétiser dès aujourd’hui à l’occasion de la réunion de la Commission européenne. Conseil « Agrifish », la réunion mensuelle des ministres de l’agriculture de l’UE à Bruxelles. 

La ministre Lollobrigida participera au conseil agroalimentaire et rencontrera Son homologue irlandais Charlie McConalogue.  « Je lui présenterai nos arguments, convaincu que nous trouverons un terrain d’entente et que nous surmonterons nos divergences de vues. Je l’aiderai aussi en lui donnant une bouteille de vin pour qu’il voie que nous n’avons pas l’intention de nuire à sa santé », avait annoncé Lollobriogida ces derniers jours. « Nous n’accepterons jamais les systèmes d’étiquetage des aliments qui, comme le Nutriscore (étiquetage des feux de signalisation, ndlr), produisent des effets discriminatoires à l’égard des aliments excellents, dont nous sommes l’un des producteurs, en altérant le marché et en conditionnant des personnes, définies comme des consommateurs finaux mais que nous considérons plutôt comme des détenteurs de la possibilité de choisir entre des produits de qualité, au nom d’une information correcte et approfondie ». Sans nuire, ajoute Lollobrigida, « aux économies et aux entreprises » liées à ces excellences « à défendre précisément en défendant la capacité de discernement qui doit être garantie aux personnes et aux citoyens d’Europe et du monde à qui nous offrons, à travers nos produits, non seulement des excellences mais aussi des facteurs potentiels de bien-être ».

Les ministres espagnol et français se sont prononcés ouvertement contre l’étiquetage anti-alcool aujourd’hui. « La question de l’étiquetage des boissons alcoolisées doit être résolue au sein de l’UE, « toute approche unilatérale ne semble sincèrement pas adaptée », a déclaré le commissaire européen à l’environnement et au développement durable. Ministre espagnol de l’agriculture Luis Planas  en arrivant au Conseil à Bruxelles. « Nous devons préserver le marché unique et cela implique une approche commune », a déclaré M. Planas, « nous respectons les compétences des États membres en matière de santé, mais ici nous réglementons un produit alimentaire reconnu par le traité de fonctionnement de l’UE, nous avons demandé à la Commission de donner son avis sur cette question, je sais qu’un groupe d’États membres pense à un recours à l’OMC, mais c’est un problème que nous devons résoudre au sein de la famille, au sein de l’UE, et toute approche unilatérale ne me semble sincèrement pas appropriée. « Il existe déjà des campagnes de sensibilisation à la consommation modérée d’alcool dans tous les pays, l’idée d’en rajouter ne nous semble pas équilibrée et nous sommes en désaccord avec nos amis irlandais sur ce point », a-t-il ajouté. Le ministre français de l’agriculture Marc Fesneau  arrivant au Conseil de l’UE. « Ensuite, nous verrons le débat, mais sur cette question, la France est sur la position déjà exprimée par mes collègues espagnols et italiens », a souligné M. Fesneau.

Dans le collimateur, le projet de règlement irlandais sur l’étiquetage des produits alcoolisés – plus précisément l’article 12 de la loi de 2018 sur la santé publique (alcool) – qui exigerait que les produits alcoolisés portent des étiquettes d’avertissement sanitaire similaires à celles utilisées pour les cigarettes. Parmi celles-ci, citons « La consommation d’alcool provoque des maladies du foie », ou « Il existe un lien direct entre l’alcool et les cancers mortels », ou encore un symbole informant les consommateurs du danger de la consommation d’alcool pendant la grossesse. Ce qui est inquiétant, c’est le silence de la Commission européenne, qui n’est pas intervenue après la notification officielle de l’Irlande. D’un point de vue procédural, cela compte comme un consentement tacite au plan.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement italien s’engage dans une sorte de « diplomatie alimentaire » dans les couloirs de Bruxelles, étant donné que ces dernières années, il s’est efforcé de bloquer l’approbation de l’étiquetage nutritionnel « Nutri-score » à l’échelle de l’UE par le biais de diverses initiatives, notamment des événements de haut niveau et la création de coalitions avec d’autres États membres.

By Nermond

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