ven. Mar 29th, 2024

L’Irlande a gagné sa bataille contre les étiquettes anti-alcool. Des avertissements peuvent désormais être apposés sur le vin, la bière et les spiritueux pour prévenir les consommateurs des risques de l’abus de substances : « la consommation d’alcool provoque des maladies du foie » et « l’alcool et les cancers mortels sont directement liés », à l’instar de ce qui se fait depuis des décennies pour le tabagisme.

La règle a été notifiée en juin par Dublin à Bruxelles, qui a confirmé aujourd’hui, après une période de moratoire qui a expiré fin décembre, que les autorités nationales peuvent adopter la loi. Le feu vert a été donné malgré l’opposition de l’Italie, de la France, de l’Espagne et de six autres États membres de l’UE, qui considèrent cette mesure comme un obstacle au marché intérieur, et malgré l’annonce par la Commission d’initiatives conjointes sur l’étiquetage des boissons alcoolisées dans le cadre du plan de lutte contre le cancer.

Pour Dublin, la consommation excessive d’alcool est une urgence sanitaire nationale. Les étiquettes devront contenir : un avertissement sur les méfaits de la consommation d’alcool, un avertissement sur son lien direct avec les cancers mortels, la quantité d’alcool en grammes (au lieu de pourcentages), les calories, un pictogramme (identique à celui déjà utilisé) sur les risques de grossesse, et enfin un lien vers un site web sur l’alcool et la santé.Dans le plan 2021 pour vaincre le cancer, la Commission européenne a annoncé des propositions visant à réduire la « consommation nocive » d’alcool, notamment un étiquetage obligatoire avec la liste des ingrédients, une déclaration nutritionnelle et des avertissements sanitaires. Sur ce dernier aspect, cependant, l’Europarlement s’est divisé en février 2022, parvenant à un compromis laborieux et disant oui à plus d’informations sur les bouteilles mais pas de références aux avertissements sanitaires. Toutefois, le feu vert donné à la règle irlandaise crée les conditions permettant à d’autres pays d’adopter un tel label, comme le recommande également l’OMS.

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La lutte contre l’alcoolisme en Irlande se joue également dans un autre domaine sensible : la tarification. Début janvier, le gouvernement irlandais a décidé d’introduire un prix minimum pour l’alcool, fixé à 7,40 euros pour le vin, afin d’endiguer le problème de l’alcoolisme. Les restrictions étaient particulièrement nécessaires pour les spiritueux de qualité supérieure, qui sont les plus populaires dans le pays, notamment chez les jeunes, et sont vendus à bas prix dans les magasins et les supermarchés.

By Nermond

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