jeu. Oct 3rd, 2024

Déjà au tournant de la nouvelle année et de l’Épiphanie, l’INPS a délivré les premiers certificats Isee aux citoyens qui – par le biais du formulaire pré-rempli ou des centres d’assistance fiscale agréés – avaient envoyé la Dichiarazione sostitutiva unica (Dsu). L’empressement des célibataires et des familles est justifié : sans ce certificat, par exemple, les ayants droit ne peuvent pas demander l’Assegno di inclusione (Adi) qui remplace le Reddito di cittadinanza (Rdc). Pour continuer à recevoir l’Assegno Unico, il suffira d’être en possession du certificat Isee avant le 29 février. En ce qui concerne l’allocation unique, celle perçue en 2022 – c’est-à-dire dans sa première année d’expérimentation – entre de plein droit dans le Dsu 2024, augmentant de fait la valeur de l’Isee des familles qui, grâce à cette allocation, ont réussi à joindre les deux bouts au cours des dernières années.

Les conséquences n’auront pas d’impact sur le montant du chèque unique 2024, pour lequel l’Inps élaborera, en fait, un « Isee de performance », qui, précisément, ne tiendra pas compte de l’Au perçue deux ans plus tôt. Mais ils se manifesteront sur d’autres prestations sociales. Et ils sont nombreux : de la prime de crèche (montant maximum de 272,72 euros versé pendant onze mois par an en cas d’Isee inférieur à 25 mille euros), au supplément de loyer, en passant par la prime bollet-te (confirmée pendant les trois premiers mois de l’année pour les contribuables dont l’Isee ne dépasse pas 15 mille euros, seuil qui passe à 30 mille euros dans le cas des familles ayant au moins quatre enfants). Des réductions sur les droits d’inscription à l’université à celles sur la fréquentation des crèches, les frais de cantine ou l’utilisation des bus scolaires pour les enfants. Des chèques-livres à la possibilité de ne pas payer les frais d’inscription pour les trois dernières années de l’enseignement secondaire pour des raisons économiques. Sans oublier les majorations régionales et communales de l’Irpef, que certaines autorités adoptent pour tenter d’établir un critère d’équité verticale entre les contribuables.

Paolo Moroni est directeur de l’observatoire politique de l’Anfn, l’association qui regroupe et donne la parole aux familles nombreuses. Il raconte AvvenireAprès des années d’Isee homogène, de nombreuses familles signalent des augmentations même significatives de la valeur du certificat. Et ceux qui, jusqu’à aujourd’hui, n’avaient que quelques milliers d’euros de moins que le seuil requis pour certains services, risquent maintenant de perdre une partie des avantages dont ils ont bénéficié jusqu’à présent ». C’est précisément « grâce », pour ainsi dire, au chèque unique.

Paolo Moroni, avec Nino Sutera, représente le Forum des associations familiales au sein de l’Observatoire national de l’allocation unique, créé par le ministère de la Famille et qui comprend également des représentants du ministère du Travail, du Mef, de l’Inps, de l’Istat et de l’Observatoire national sur la condition des personnes handicapées : « L’allocation unique, telle qu’elle est, n’est pas bonne. D’abord parce que pour la financer, on a supprimé les déductions fiscales pour enfants à charge qui garantissaient un minimum d' »équité fiscale ». Ensuite, parce que, comme on le voit ces jours-ci, elle aboutit à réduire l’accès à d’autres prestations sociales : une absurdité ».

Moroni rappelle que « selon la loi initiale sur l’allocation unique, les déductions pour enfants à charge devaient être supprimées dans le cadre d’une réforme plus complexe du système fiscal. Or, cette réforme n’a commencé son parcours – avec la loi d’habilitation 111/2023 – qu’en août dernier. Qu’apportera-t-elle ? Nous espérons qu’elle débouchera sur le « facteur famille », c’est-à-dire sur une fiscalité qui tienne compte de la composition de l’unité familiale et en particulier des coûts liés à l’éducation des enfants. Enfin, l’allocation unique avec les règles actuelles ne fonctionne pas car elle est « toujours liée à l’Isee, un outil qu’il vaudrait mieux abandonner. Parce que l’échelle d’équivalence adoptée dans l’Isee pénalise les enfants après le premier, contrairement à l’échelle d’équivalence adoptée, par exemple, en France, pour le quotient familial, où les enfants après le deuxième sont récompensés. Parce qu’elle est difficile à élaborer, malgré l’application mise à disposition par l’Inps pour l' »Isee pré-rempli ». Parce qu’il accorde un poids excessif aux éléments de patrimoine, à tel point que – même en présence de faibles revenus – il prend une valeur élevée si le contribuable est propriétaire d’un premier logement et dispose d’un bien reçu en héritage.

Alors que dans d’autres pays, il existe un impôt sur la fortune qui dissocie de facto le patrimoine détenu de la situation des revenus ». Le premier correctif à apporter à sa règle de mise en œuvre de décembre 2013 ? « Sans doute de retirer les prestations d’assistance et de sécurité sociale de la composante revenu et le premier logement de la composante patrimoine immobilier ». Alfredo Caltabiano, président de l’Anfn, n’hésite pas à associer les « défauts » de l’Isee au Cuirassé Potemkine de la mémoire de Fantozzi : « Même les derniers changements introduits par le gouvernement sont discutables : ils excluent de la Dsu Bot, de la Btp, des bons d’épargne postale et des livrets ». Mais si la logique de l’Isee est d’aider les catégories les plus fragiles, pourquoi pénaliser l’aide aux enfants et récompenser ceux qui ont des excédents à placer ?

By Nermond

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