ven. Juil 26th, 2024

Si, dans un passé pas si lointain, on promettait un million d’emplois, aujourd’hui l’objectif (complexe, compte tenu des chiffres et des incitations actuelles) est de produire un million de voitures en Italie. C’est sur ce chiffre que se fondent les rêves et les ambitions de la table ronde automobile qui s’est tenue hier au Mimit et qui a vu s’affronter tous les acteurs du secteur – entreprises, régions, syndicats et Anfia – devant le ministre de l’Entreprise et du Made in Italy, Adolfo Urso, qui a été le premier à mettre la barre plus haut. Quelques jours après l’annonce par le président serbe Vucic de la nouvelle Panda électrique que Stellantis a décidé de produire en Serbie, les représentants des travailleurs ont exigé des réponses concrètes sur les investissements, les modèles et la transition vers les voitures électriques. M. Urso a assuré que le gouvernement disposerait de ressources importantes pour la transition et les incitations, des ressources réservées à la production des voitures en Italie. Et Stellantis a confirmé « l’ambition de produire un million de véhicules à la fin du plan Dare Forward 2030 », réitérant « la centralité de l’Italie dans la stratégie globale du groupe ». Et si l’objectif d’un million ne suffit pas, pour l’optimiste Urso, on peut viser encore plus haut. Nous travaillons pour que d’autres constructeurs s’installent dans notre pays, afin qu’entre la production d’un million de véhicules de Stellantis dans quelques années et celle des autres, nous puissions dépasser le chiffre d’un million et demi », a relancé le ministre, soulignant que « ce chiffre serait important et significatif pour soutenir au mieux l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement italienne ».

Comment faire ? Pour M. Urso, la table ronde d’hier représente « un tournant » pour « inverser le déclin de la production enregistré ces dernières années en Italie ». L’année dernière, seules 450 000 voitures ont été produites en Italie pour 1,4 million d’immatriculations, et 80 % des incitations ont été accordées à des voitures produites à l’étranger, y compris par Stellantis. Cela ne peut plus durer », a déclaré le ministre. Et puis, bien sûr, il reste le détail non négligeable de la nécessité de passer des paroles aux actes. « Nous avons dit au ministre que cela fait deux ans que nous demandons concrètement un plan de développement tant pour les volumes que pour l’emploi. Nous espérons qu’il ne s’agit pas d’une énième annonce, car nous sommes maintenant noyés sous les annonces. Ce qui est crucial maintenant, c’est le plan opérationnel », a déclaré Ferdinando Uliano, secrétaire national de la Fim Cisl, « Stellantis nous expliquera concrètement quelles sont les conditions usine par usine. Nous ne partons pas de l’année zéro, car certaines ont déjà des missions. Pour d’autres, il est nécessaire de définir des temps et des modèles », a ajouté M. Uliano. Quant à l’objectif de volume, « il est facile de dire un million, mais cela signifie doubler la production ».

La position de Fiom-Cgil est également claire : « Pour Fiom, l’objectif à atteindre est de 1 million de voitures et pas moins de 300 000 véhicules utilitaires légers, à vérifier concrètement, étant donné que les travailleurs de presque toutes les usines sont licenciés. Nous devons nous parler pour vérifier les investissements de Stellantis puisque nous avons perdu plus de 11 500 travailleurs depuis 2014 ». « Le plan de production d’un million de véhicules est ambitieux mais nous avons demandé comment il s’inscrivait dans le Cig et la perspective des usines. Personne ne nous a répondu à ce sujet », a également noté le secrétaire général de l’Uilm, Rocco Palombella.

Selon Davide Mele, responsable des affaires corporatives pour l’Italie chez Stellantis, « une série de facteurs spécifiques sont cruciaux, tels que l’annulation de l’impact de la réglementation Euro 7 pour la poursuite de la production de modèles abordables en Italie, des incitations adéquates pour les clients de véhicules électriques afin de soutenir le marché et le développement du réseau de recharge, et l’amélioration de la compétitivité industrielle de Stellantis et des fournisseurs italiens, y compris le coût de l’énergie ». Bref, Stellantis ne manque pas d’exigences à l’égard du gouvernement. Il faudra plus qu’une table pour concrétiser les chiffres et les ambitions.

By Nermond

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