sam. Juil 27th, 2024

Travail précaire et émigration des jeunes. Tels sont les problèmes les plus urgents à résoudre dans le Sud, selon le rapport Svimez présenté ce matin à Rome.  Bien que l’économie du Sud ait connu une croissance de 10,7 %, compensant largement la perte de 2020 (-8,5 %), le Centre-Nord a connu une croissance légèrement supérieure (+11 %). Dans le Centre-Nord, la croissance a été légèrement supérieure (+11%), mais a suivi une chute plus importante en 2020 (-9,1%). La nouveauté d’un rebond aligné entre le Sud et le Nord escamote cependant l’exceptionnalité de l’environnement post-Covid. L’accélération de l’inflation en 2022 a cependant surtout érodé le pouvoir d’achat des segments les plus faibles de la population. Les ménages à faibles revenus, principalement concentrés dans les régions du sud, ont été les plus durement touchés. En 2022, l’inflation a érodé de 2,9 points le revenu disponible des ménages du Sud, soit plus du double de celui du Centre-Nord (-1,2 point). Comparativement aux autres économies européennes, en Italie, la dynamique inflationniste a eu un impact important sur les salaires réels italiens qui, entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023, se sont contractés beaucoup plus fortement que la moyenne de l’UE27 (-10,4 % contre -5,9 %), et encore plus fortement dans le Sud (-10,7 %) du fait d’une dynamique des prix plus soutenue. Cette dynamique s’inscrit dans une évolution de moyen terme des salaires bruts réels par employé également particulièrement défavorable au Sud : -12% de salaires réels par rapport à 2008 (-3% dans le Centre-Nord). Dans le Mezzogiorno, la pauvreté absolue des ménages dont la personne de référence est salariée augmente de 1,7 point de pourcentage entre 2020 et 2022, passant de 7,6 à 9,3 % : près d’un sur 10. Au total, en 2022, 2,5 millions de personnes vivent dans des ménages en situation de pauvreté absolue dans le Sud : 250 000 de plus qu’en 2020 (-170 000 dans le Centre-Nord). Enfin, les migrations internes et internationales ont accentué les déséquilibres démographiques.  Entre 2002 et 2021, plus de 2,5 millions de personnes ont quitté le Mezzogiorno, principalement vers le Centre-Nord (81 %). Déduction faite des retours, les régions méridionales ont perdu 1,1 million d’habitants. Les migrations internes concernent principalement les jeunes : entre 2002 et 2021, le Mezzogiorno subit une sortie nette de 808 000 personnes de moins de 35 ans, dont 263 000 diplômés universitaires. Entre dépopulation et gel démographique, on estime qu’en 2080, le Sud perdra plus de huit millions d’habitants, soit un peu moins des deux tiers du déclin. De grands espoirs sont placés dans le PNR – Plan national de relance et de résilience.  « Pour la première fois, une stratégie pour les zones intérieures avec une planification du point de vue des infrastructures et des services », explique le ministre des affaires européennes, de la politique de cohésion et du PNR. Raffaele Fitto -.  L’objectif est de faire en sorte qu’un jeune reste dans sa petite commune parce qu’il y a les conditions pour y rester ». « Sans le Pnrr, nous aurions un pays en grande partie en récession et un Sud en récession plus forte que le reste du pays. Ce qui maintient la croissance du pays, c’est la mise en œuvre du Pnrr », déclare le directeur de Svimez. Luca Bianchi . Sans la Pnrr, le PIB du Mezzogiorno diminuerait de 0,6 % en 2024 et de 0,7 % en 2025. Le Centre-Nord bénéficie également du stimulus, grâce auquel la région évite une stagnation substantielle au cours de la période de deux ans. Malgré le caractère essentiel du plan de relance, l’association fait état d’une « faible planification et d’un retard dans le démarrage des travaux » dans le Sud. Le Svimez a suivi l’état d’avancement des interventions dont les municipalités sont les exécutants. La valeur totale des projets figurant dans le système d’information Regis s’élève à 32 milliards d’euros, dont 45 % sont alloués aux municipalités du Sud. Les procédures d’attribution ont été lancées pour environ la moitié des projets ; la part des projets mis en adjudication s’arrête toutefois à 31 % dans le Sud, contre 60 % dans le Centre-Nord. La capacité à procéder à l’adjudication montre également des différences territoriales significatives : 67% dans le Sud, 91% dans le Centre-Nord. « L’objectif du PNR est très simple : sauver l’Italie. Mais le Plan n’a pas de stratégie, il est diffus et n’a pas d’objectifs précis », a conclu le président du Svimez. Adriano Giannola -.  L’Italie est renflouée par l’UE, c’est le seul cas d’intervention extraordinaire aussi massive, parce qu’on veut garder un filet de sécurité pour un pays qui va un peu à la dérive ».

By Nermond

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *