Il proviendra de Qatar une grande partie des approvisionnements en gaz dont l’Europe a besoin pour s’affranchir de sa dépendance à l’égard de la Russie. En l’espace de quelques semaines, le QatarEnergy la société énergétique de l’émir, a signé trois accords pour la vente de gaz naturel liquéfié à des entreprises européennes.
Le dernier en date, annoncé hier, est celui qui nous concerne au premier chef. Eni a signé un accord pour acheter jusqu’à 1,5 milliard de mètres cubes de gaz naturel liquéfié par an pendant vingt-sept ans, à partir de 2026. L’accord est conclu avec QatarEnergy Lng Nfe, une nouvelle société créée en juin dernier entre la société qatarie (qui détient 75 % des actions) et le groupe italien (qui détient les 25 % restants) et qui contrôle 12,5 % des actions de QatarEnergy Lng Nfe, une nouvelle société créée en juin dernier entre la société qatarie (qui détient 75 % des actions) et le groupe italien (qui détient les 25 % restants). Expansion du champ nord un projet de liquéfaction de 32 millions de tonnes par an (un million de tonnes de gaz naturel liquéfié équivaut à environ 1,38 milliard de mètres cubes de gaz injecté dans le réseau).
« La participation au projet Nfe et le contrat de fourniture de GNL sont conformes à la stratégie de transition d’Eni, qui vise à accroître progressivement le rôle du gaz dans la production en amont, pour atteindre 60 % d’ici 2030 », rappelle la société italienne, qui importe déjà 2,9 milliards de mètres cubes de gaz du Qatar chaque année depuis 2007.
Le contrat avec Eni est le troisième contrat majeur signé par QatarEnergy en Europe ce mois-ci. Elle a signé deux accords identiques, toujours pour une durée de 27 ans à partir de 2026, pour la fourniture de 3,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié à l’Union européenne. France (avec Total signé le 11 octobre) et le Pays-Bas (avec Coquille le 18 octobre). En novembre dernier, la compagnie qatarie avait signé un autre accord de ce type, mais pour une durée de 15 ans (toujours à partir de 2026), afin de fournir du gaz liquéfié à l’Union européenne. Allemagne 2 millions de tonnes par an.
Le Qatar s’impose comme l’un des fournisseurs de choix pour l’Europe, qui doit s’émanciper du gaz russe. Les dernières données collectées par la Commission européenne montrent que le chemin est encore long : entre mars et juin de cette année, la Russie était encore le quatrième fournisseur de gaz par gazoduc (avec une part de 13,8 %) et le deuxième (après les États-Unis) pour le gaz liquéfié, avec 12,4 % des approvisionnements.
Le Qatar est le troisième fournisseur de gaz liquéfié, avec une part de 10,9 % (le premier, les États-Unis, a une part de 46,4 %), mais son poids va augmenter. Selon les estimations de la société d’analyse Rystad Energy, publiées avant l’annonce de l’accord avec Eni, les pays européens ont actuellement signé des accords pour des livraisons de gaz naturel liquéfié totalisant 27 millions de tonnes par an à partir de 2030 et, parmi celles-ci, 9 proviennent du Qatar. Cela représente 30 %.
Ces approvisionnements renforcent la sécurité énergétique de l’Europe, mais aussi les liens problématiques, comme le montre le scandale du Qatargate, pour en rester aux événements les plus récents.