ven. Avr 19th, 2024

Dix propositions d’Acli pour un travail décent. Propositions issues de la recherche sur le « travail pauvre » basée sur l’analyse de plus de 760 000 déclarations fiscales pour 2021. Plus d’une personne sur sept (14,9 %), bien que travaillant, a un revenu absolument médiocre. Près d’une personne sur cinq (19,5 %) a un salaire relativement faible et près de trois personnes sur dix (29,4 %) sont dans une situation vulnérable, c’est-à-dire qu’une maladie, un divorce ou même le choix d’avoir un enfant les amène au seuil de pauvreté. La situation est pire pour les femmes, les jeunes et dans le Sud (encore plus pour les étrangers).   Les Acli demandent – entre autres – « des contrôles plus nombreux et de meilleure qualité, un salaire minimum faisant référence de manière contraignante aux salaires minimums des conventions collectives signées par les organisations les plus représentatives, identifier un indice de l’existence libre et digne que la Constitution demande aux salaires de garantir, promouvoir et récompenser les entreprises qui en font plus, qui, en plus des contrats décents, investissent dans la formation, la participation des travailleurs et l’amélioration des horaires de travail et de la conciliation ; d’identifier un seuil de salaire maximum autorisé parce que tant de travaux sont appauvris et rendus inégaux par un excès d’enrichissement disproportionné qui n’a pas d’alibi dans le mérite ». Et aussi « dire qu’une autre école est possible en remettant au centre l’éducation, les logiques d’apprentissage coopératif, l’accompagnement et l’orientation personnalisés, prolonger les politiques actives en créant, avec les municipalités et le tiers secteur, des Foyers de travail ». « Au cours des 30 dernières années, on a assisté à une tendance à l’appauvrissement ou, en tout cas, à une dépréciation du travail qui a bloqué le pays sur le plan social, démographique et économique. Le problème n’est pas seulement la pauvreté du travail, mais la vulnérabilité des revenus du travail et la faiblesse avec laquelle le système du pays dans son ensemble répond au dictat constitutionnel selon lequel les salaires doivent garantir une existence libre et digne ». Ces propos ont été tenus hier après-midi Stefano Tassinari,  vice-président national de l’Acli, chargé du travail et du troisième secteur. Passant au crible les données, M. Tassinari a décrit l’économie italienne comme étant, dans certains cas, « minable, avec une vision très courte et un clin d’œil à l’économie souterraine ». Pour Luisa Corazza,  professeur de droit du travail à l’université de Molise, il s’agit de « données décourageantes, qui attestent d’une diffusion considérable du travail pauvre, en particulier pour les jeunes, les femmes et les résidents du Sud ». Le conférencier a également rappelé que le marché du travail a changé non seulement en Italie, mais aussi que cette évolution a mis « en crise l’unité contractuelle et catégorielle », avec la multiplication des conventions collectives : plus de 900 ont été déposées auprès du Cnel et 170 syndicats y sont représentés. En ce qui concerne le salaire minimum, il a défendu le rôle des syndicats et de la négociation collective, avec plusieurs décisions de justice défendant la dignité du travail et la suffisance des salaires, en attendant une intervention législative. Sergio Spiller du département des négociations, de la représentation et du marché du travail de la CISL, a confirmé l’existence d’un problème de salaire et de revenu, mais le salaire minimum légal « est une proposition trop simple : aujourd’hui, le salaire minimum est au centre de tous les renouvellements. Nous ne sommes pas convaincus par l’intervention légale, parce qu’elle déprime la négociation ». Nous devons plutôt réfléchir aux limites du système contractuel, « étant donné qu’il existe souvent différents contrats pour les travailleurs d’une même entreprise ». Pour Spiller, « il y a un problème culturel : nous avons besoin de négociations de deuxième niveau et d’une loi sur la représentation syndicale ».

By Nermond

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