mar. Avr 23rd, 2024

Après la naissance d’un enfant, près d’une femme sur cinq (18%) âgée de 18 à 49 ans ne travaille plus et seulement 43,6% restent en emploi (29% dans le Sud et les îles). La raison dominante est la conciliation du travail et des soins (52%), suivie du non-renouvellement du contrat ou du licenciement (29%) et des évaluations d’opportunité et de convenance économique (19%). Ces données sont tirées du « Rapport Plus 2022. Comprendre la complexité du travail », qui rassemble les résultats de l’enquête Inapp plus réalisée auprès d’un échantillon de 45 000 personnes âgées de 18 à 74 ans, présentés la veille du 8 mars.

Par ailleurs, la part de celles qui ne travaillaient pas avant ou après la maternité est de 31,8% et seulement 6,6% de celles qui ont trouvé un emploi après la naissance de leur enfant. « C’est un phénomène qui a de graves effets démographiques et économiques », note Sebastiano Fadda, président de l’Inapp, soulignant que « le chemin des femmes vers le plein emploi stable est souvent une véritable course d’obstacles. On parle souvent de fuite des cerveaux, mais il existe une autre forme de dispersion du capital humain qui est liée à l’incapacité de soutenir et de valoriser l’emploi féminin ».

L’Italie, souligne encore Fadda, « est le dernier pays d’Europe en termes de taux de fécondité, et c’est précisément en 2022 que le minimum historique de 400 000 nouvelles naissances a été atteint ; en outre, la maternité continue de représenter une cause structurelle de la baisse de la participation féminine ». Le déclin de la participation des femmes au marché du travail après la maternité est influencé par les conditions familiales, les services de protection sociale et l’éducation. Dans les ménages monoparentaux, montre le rapport, les taux de sortie de l’emploi après la maternité sont plus élevés : 23 % contre 18 % dans les couples. Dans les couples, en revanche, le non-emploi est plus élevé : 32 % contre 20 % chez les parents isolés.

La question de la disponibilité et de l’accessibilité limitées, y compris en termes de prix, des crèches demeure. « La rareté des services destinés à la petite enfance, lit-on dans le rapport, est confirmée par le pourcentage de parents salariés qui déclarent ne pas avoir envoyé leurs enfants de 0 à 36 mois à la crèche (56%). Parmi ceux qui envoient leurs enfants à la crèche, un peu moins de la moitié (48%) ont utilisé le service public, tandis que 40% ont eu recours à une crèche privée, et plus le revenu disponible augmente, plus le recours aux services de crèches privées augmente ». Pour les familles qui ne peuvent pas assumer tous les engagements en matière de garde d’enfants, les grands-parents semblent être l’alternative la plus utilisée (58%). La principale ressource que constitue le « bricolage social » est principalement utilisée dans le Sud (63%).

Le niveau d’études protège contre la perte d’emploi, mais seulement partiellement. Les plus instruites restent sur le marché du travail (65% des femmes diplômées), mais plus de 16% cessent de travailler (à la fois parmi les femmes diplômées et celles ayant un diplôme d’études secondaires) contre 21% des mères ayant un diplôme d’études secondaires. Pour concilier travail et garde d’enfants, environ un quart des personnes interrogées considèrent que des horaires de travail plus flexibles sont essentiels, tandis que 10% indiquent la possibilité de télétravail ou de travail intelligent. Le travail à temps partiel est plus fréquemment indiqué par les femmes (12,4% contre 7,9% des hommes). Ce dernier chiffre, ainsi que celui relatif à l’utilisation du congé parental (68,6% pour les femmes contre 26,9% pour les hommes) réaffirme un modèle familial – souligne-t-on – qui relègue la composante féminine au rôle d’aidant principal, avec des répercussions en termes d’emploi et de rémunération à court et à long terme.

By Nermond

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