sam. Oct 12th, 2024

Réunions d’actionnaires à huis clos pour la quatrième année consécutive. Bien que la pandémie ne fasse plus peur. Elle n’aime pas lea décision du gouvernement de permettre aux principales entreprises italiennes de se réunir selon les méthodes de prévention de la propagation du Covid-19 qui n’est plus en vigueur. ReCommon, Isde Italie, Greenpeace Italie, The Good Lobby et Fondazione Finanza Etica.  critiquent « cette énième gifle à la participation démocratique et à la transparence ». La prolongation des mesures d’urgence est le résultat d’une modification du décret dit Milleproroghe (numéro 198 du 29/12/2022, approuvé définitivement le 23 février) qui reprend les dispositions contenues dans le décret-loi « Cura Italia » du 17 mars 2020, qui offrait aux sociétés par actions la possibilité de permettre aux actionnaires de participer et de voter par le biais des télécommunications, même en dérogation à diverses dispositions légales. Le texte mentionne la « possibilité de prévoir » ces modalités alternatives à la participation en présence, qui reste toutefois garantie ou médiatisée, précisément, par le biais des télécommunications. Cependant, après la conversion de Cura Italia en loi – qui a eu lieu le 24 avril 2020 – et les prorogations ultérieures, entre 2020 et 2022, les principales sociétés italiennes cotées en bourse – y compris les grands groupes industriels et financiers – ont décidé de suivre la ligne du  » huis clos « , excluant même la possibilité de participer par des moyens de télécommunication. Il en résulte une absence totale de dialectique entre les actionnaires et les dirigeants d’entreprise, au détriment de la participation. Pour cette raison, ReCommon, Isde Italia, Greenpeace Italia, The Good Lobby et Fondazione Finanza Etica dénoncent la restriction supplémentaire des espaces démocratiques en ce qui concerne la possibilité de faire contrepoids aux actions des groupes industriels et financiers italiens. Ils demandent également de ne pas abuser des dispositions des Milleproroghe et de permettre la participation aux assemblées d’actionnaires respectives ou, dans le cas de l’Italie, à l’assemblée générale des actionnaires. extrema ratiola participation par le biais des télécommunications comparable à la participation en personne. Enfin, les organisations exhortent le gouvernement et les régulateurs à intervenir pour protéger les droits des actionnaires, afin que de telles limitations ne se reproduisent plus à l’avenir. Comme l’a démontré ces dernières années l’actionnariat critique promu par les organisations de la société civile, les assemblées d’actionnaires offrent la possibilité de confronter ouvertement la direction des entreprises et d’exiger les raisons de leurs actions en matière d’environnement, de climat et de droits de l’homme. Un mécanisme certes partiel et limité, mais qui tente de remédier à l’absence totale d’implication de la société civile. responsabilité des groupes industriels et financiers – Intesa Sanpaolo et UniCredit in primis – face au silence des gouvernements, qui dans certains cas, par exemple en Italie, sont également actionnaires des sociétés elles-mêmes, comme dans le cas d’Eni, Enel et Snam. Avec la récente approbation du Milleproroghe, plus encore que par le passé, les assemblées d’actionnaires risquent de ne tourner qu’autour de deux sujets : le renouvellement des conseils d’administration et le détachement du coupon, c’est-à-dire du dividende versé aux actionnaires. Ces assemblées représentent ainsi la distance abyssale entre les géants italiens et le pays réel, les besoins des populations ne trouvant d’autre espace que celui de subir des décisions prises ailleurs. On pense au méga-programme de rachat d’actions promu par Eni pour augmenter encore le futur dividende des actionnaires, alors que la pauvreté énergétique sévit en Italie. Cette question ou les revendications des territoires touchés par le comportement des multinationales de l’énergie ou le financement des grandes banques ne seront pas abordées lors des réunions à huis clos. La situation, en perspective, pourrait être encore plus critique, si l’on en croit les propos de Luciano Acciari, coordinateur du Forum des secrétaires de conseil et membre de la direction de Leonardo. Il semble, en effet, qu’il y ait une intention de décréter la fin du système d’actionnariat critique – qui s’est développé en Italie ces dernières années – en permettant « la participation en direct uniquement aux actionnaires ayant un paquet d’actions minimalement significatif, en éliminant les « perturbateurs » à la recherche de visibilité ou d’autres intérêts ».

By Nermond

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